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Éditeurs
Karthala
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Malheur à la ville dont le prince est un enfant : De Macron à Le Pen ? 2017-2024
Jean-François Bayart
- Karthala
- Disputatio
- 25 Avril 2024
- 9782384092093
Emmanuel Macron est le plus jeune président de la 5ème République que la France s'est donné, Gabriel Attal son plus jeune Premier ministre. Mais, Parole d'évangile, « on ne met pas du vin nouveau dans de vieilles outres ». L'Ecclésiaste nous avertit aussi : « Malheur à la ville dont le prince est un enfant ».
Nous y sommes. Et même au carré !
Un nouveau pamphlet ? Non. Une démonstration de sociologie historique et comparée du politique. Certes, l'auteur prend pour focale la personne et la politique d'Emmanuel Macron.
Mais il s'attache à dégager les logiques de situation dont ce dernier est le jouet consentant, à les replacer sous l'éclairage de l'historicité propre de la société politique française, et à en souligner la comparaison avec d'autres situations, passées ou présentes.
La France se pique d'universalité. En l'occurrence celle-ci prend surtout la forme de son ralliement à un mouvement de fond global, souvent qualifié d'« illibéral » ou, plus justement, de « libéral-autoritaire », de « national-libéral ». Lequel parcourt la planète de la Chine et de l'Inde aux états-Unis et à l'Argentine en passant par la Russie, la Hongrie et un nombre croissant de démocraties européennes dites libérales. à son corps défendant Emmanuel Macron est en passe d'enclencher une révolution conservatrice à la française à force de dévitaliser les corps intermédiaires, de donner des gages à l'extrême-droite identitariste, d'adopter un ton belliqueux. « Nous ne céderons rien »,
répète-t-il à tout propos. Au risque de devoir céder l'élysée à Marine Le Pen. -
L'histoire de l'Algérie et de ses mémoires des origines au hirak
Emmanuel Alcaraz
- Karthala
- 4 Novembre 2021
- 9782811123598
Est-il possible de parler de l'histoire de l'Algérie des origines à nos jours en France de manière impartiale sans que cela suscite polémiques, diatribes et anathèmes ? Tel est le but que s'est fixé l'historien Emmanuel Alcaraz. Dans une approche originale, il offre une synthèse limpide et éclairante sur cette histoire qui continue de miner le présent des sociétés françaises et algériennes.
De Jugurtha luttant contre Rome à la conquête arabe, des corsaires d'Alger à la colonisation française, de la guerre d'Algérie à la guerre civile algérienne dans les années 1990 en allant jusqu'au hirak, Emmanuel Alcaraz revisite chaque étape de ce riche passé en utilisant de nouvelles sources tirées des Archives et des témoignages oraux, le tout agrémenté de sa connaissance du terrain algérien, de l'historiographie et de son égo-histoire.
Dans une France marquée par l'indépendance algérienne, terre d'accueil pour les immigrés algériens, l'auteur s'intéresse également aux origines de la montée en puissance des droites extrêmes. Il étudie comment les discours des droites radicales se sont construits dans un esprit de revanche contre les immigrés, par rapport à la blessure narcissique de la perte de l'Algérie française.
Faisant appel à la méthode historique la plus rigoureuse, l'historien interroge l'avenir de la nation algérienne entrée depuis le mouvement populaire de 2019 dans une nouvelle séquence de son histoire, qui ne peut se poursuivre sans la France, avec les Lumières et les ombres du passé à assumer des deux côtés de la méditerranée pour ne pas entrer dans l'avenir à reculons.
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Des morts en guerre : rétention des corps et figures en Palestine
Stéphanie Latte abdallah
- Karthala
- 9 Juin 2022
- 9782811124014
"Depuis les années 1960, des défunts palestiniens disparaissent, sont sommairement enterrés dans les « cimetières des nombres » ou gardés à la morgue. Ces morts sont des fedayin, des martyrs ayant conduit des attentats, ou des hommes tués par erreur. Leur détention post-mortem et leur retour en terre relèvent d'une économie de l'inimitié, guerrière, et d'une extension sans fin d'une toile carcérale sur les Territoires palestiniens. Leur mobilité, les lieux d'ensevelissement, les traces qu'ils laissent dans l'espace public sont autant de marqueurs frontaliers.
Cet ouvrage aborde les mobilisations politiques, celles de la société civile et des familles pour retrouver ces dépouilles. À partir d'une enquête ethnographique, de documents d'archives et d'écrits de proches de ces défunts, il analyse les transformations de la figure sociale et politique du martyr, mais aussi les relations personnelles, genrées et émotionnelles entretenues avec les morts. Il interroge la nécro-violence, la catégorie de la victime et la légitimité des affects dans une histoire conflictuelle inachevée."
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La Révolution haïtienne ne représente pas seulement une rupture radicale avec l'esclavage, elle résulte d'une longue élaboration durant toute l'histoire coloniale. Cet ouvrage explore les profondeurs de ce passé colonial fiévreux et montre comment, en pleine révolution, le droit de l'Ancien Régime est invoqué tant par des administrateurs en quête de stabilité que par des gens de couleur libres et par des esclaves exigeant la citoyenneté et la fin des brutalités. De fait, les règles du Code noir pour libérer et châtier les esclaves ont été au centre d'intenses débats sur la menace que le maître (autant que l'esclave) faisait peser sur le maintien de l'ordre. Ce livre, qui a obtenu aux États-Unis des prix de l'American Historical et de la Caribbean Studies Association, offre une analyse novatrice du passage de l'esclavage à la liberté dans ce pays qui allait devenir Haïti.
Malick W. Ghachem est professeur associé au Département d'histoire du Massachusetts Institute of Technology. Juriste et historien, il travaille sur la question de l'esclavage et ses héritages en Haïti, en France, et aux États-Unis.
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Le continent noir n'existe nulle part. Il est une utopie, un rêve blanc de génocide. À ce titre, il est un lieu du malheur, une dystopie. L'Afrodystopie est le concept critique des complications, des paradoxes, des contradictions, des ambivalences et des ambiguïtés de la vie africaine et afrodescendante dans ce rêve d'Autrui. Un rêve qui crée sans discontinuer des espaces dystopiques, matériels et psychiques de l'État, de l'Argent, de la Famille, de la Jouissance, dela Mort, dont le paradigme empirique est un rêve collectif d'irrésistible, intense et épuisante sexualité appelée maris de nuit. Avec le concept d'Afrodystopie, Joseph Tonda propose une analyse bouleversante de la manière dont l'imaginaire d'une chimère réelle éclaire la vie dans le rêve des abstractions et des choses. Du rêve colonial du premier président gabonais, Léon Mba, de faire de son paysun département français, au mea culpa postcolonial, en 2007, de son successeur, Omar Bongo Ondimba qui reconnut avoir fait du Gabon une dystopie ; en passant par l'utopie mobutiste de création d'un État, d'un fleuve, d'une monnaie authentiques qui se transforma en dystopie zaïroise ; du délire planétaire suscité chez les Africain(e)set Afrodescendant(e)s par le blockbuster Black Panther dont le nom Wakanda est institué en paradigme afrofuturiste de la puissance africaine, à la régulation de la vie sociale et politique démocratiqueafricaine par la Mort, cet essai, qui s'inspire de nombreux auteurs (More, Marx, Freud, Orwell) met au jour un paradigme méconnu : le paradigme de la vie humaine entrée dans le rêve des choses et des abstractions. Un rêve compliqué, au sens freudien, étrangement commun aux imaginaires de l'Afrique, du colonialisme, de l'impérialisme et ducapitalisme à l'ère néolibérale.
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Histoire et civilisation de la caraibe - t02 - histoire et civilisation de la caraibe - guadeloupe,
Jean-Pierre Sainton
- Karthala
- 17 Mai 2012
- 9782811106423
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Espace et genre dans le monde arabe : des transformations urbaines aux mutations des rapports de sexe
Abdelhafid Hammouche, Safâa Monqid
- Karthala
- Hommes Et Societes
- 24 Février 2022
- 9782811128616
De nombreux bouleversements vécus ces dernières décennies par les sociétés du pourtour méditerranéen ont été ponctués par des mobilisations identifiées ou associées à des places, à des lieux devenus emblématiques des crises et des aspirations de ruptures politiques et sociales. Les manifestations en Égypte et dans d'autres villes arabes en constituent de spectaculaires illustrations. Les lieux apparaissent dans de telles conjonctures, dotés d'une forte charge symbolique alors que leur accès devient un enjeu parfois déterminant pour la suite des événements. Cette mise en visibilité politique fait encore mieux ressortir que les espaces adviennent par l'appropriation qui en est faite par celles et ceux qui les pratiquent d'une manière ou d'une autre. Les usages dans cette perspective gagnent à être questionnés en considérant aussi bien les dynamiques urbaines dans leur contexte historique, que les personnes ou les groupes selon leur ancrage social. Les rapports de genre à cet égard sont de puissants analyseurs et on le voit bien ces dernières années où les revendications portent autant sur le dépassement de régimes autoritaires que sur l'égale considération des femmes et des hommes pour instaurer des systèmes politiques reposant sur une symétrie de statut. C'est cette combinaison espace et genre qui est traitée dans cet ouvrage par de multiples approches. L'histoire et la géographie, l'architecture, la sociologie de la ville ou celle de la migration, mais aussi la littérature, sont mobilisées par des auteurs de ces différentes disciplines pour mettre en question le genre en tant qu'analyseur des profonds changements des sociétés contemporaines.
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La Palestine entre patrimoine et providence : imaginaires bibliques et mémoire du village d'Artas
Falestin Naïli
- Karthala
- Terres Et Gens D'islam
- 6 Mai 2022
- 9782811128951
Petit village au coeur d'une vallée fertile près de Bethléem, Artâs est l'observatoire par excellence des premiers temps de la présence européenne et américaine en Palestine ottomane et de la mémoire qui en perdure jusqu'à aujourd'hui. Ayant attiré l'attention des pèlerins, des explorateurs et des chercheurs bibliques dès le XVIe siècle en raison de son lien supposé avec l'héritage du roi Salomon, Artâs devient au milieu du XIXe siècle le lieu d'implantation privilégié de colons se réclamant de la mouvance millénariste protestante. Le réseau millénariste multinational à Artâs ne constitue pas un bloc monolithique, mais ses différents courants se rejoignent sur l'idée que les juifs doivent s'installer en Terre sainte pour préparer le « second avènement » du Christ.
Au début du XXe siècle, la présence de ces colons a favorisé celle de chercheurs dont l'activité a eu par la suite une forte résonance, notamment parmi les habitants du village. L'appropriation dont fait l'objet le travail de ces chercheurs, et particulièrement celui de l'anthropologue finlandaise Hilma Granqvist, prend tout son sens dans le contexte de l'occupation israélienne.
Loin des lectures binaires des relations entre « Orient » et « Occident », cet ouvrage analyse les rapports de force à l'oeuvre à la fin de l'époque ottomane et pendant le mandat britannique à partir d'un corpus inédit et varié d'archives. Son croisement avec l'histoire orale dévoile la manière dont cette période est rappelée, interprétée ou vouée à l'oubli par les villageois et les Européens ayant vécu à Artâs. Ces récits mettent en lumière la signification attribuée à l'histoire, à la fois dans la mémoire populaire et dans l'historiographie de la Palestine. Entre métahistoire et microstoria, le cas d'Artâs ouvre une nouvelle perspective sur une période charnière de l'histoire du Proche-Orient. -
Travailleurs du monde : essai pour une histoire mondiale du travail
Marcel Van der linden
- Karthala
- 25 Novembre 2022
- 9782811123772
"Les études proposées dans ce volume contribuent à une histoire mondiale du travail libérée de l'eurocentrisme et du nationalisme méthodologique. En utilisant la littérature de diverses régions, époques et disciplines, le livre fournit des arguments et des outils conceptuels pour une interprétation différente de l'histoire - une histoire du travail qui intègre l'histoire de l'esclavage et du travail sous contrat, et qui accorde une attention sérieuse aux développements divergents, mais interconnectés, dans différentes parties du monde. Les questions suivantes sont centrales :
- Quelle est la nature de la classe ouvrière mondiale, sur laquelle se concentre l'histoire mondiale du travail ? Comment pouvons-nous définir et délimiter cette classe, et quels facteurs déterminent sa composition ?
- Quelles formes d'action collective cette classe ouvrière a-t-elle développées au fil du temps, et quelle est la logique de ce développement ?
- Que pouvons-nous apprendre des disciplines voisines ? Quels sont les points de vue des anthropologues, des sociologues et des autres spécialistes des sciences sociales qui sont utiles au développement de l'histoire mondiale du travail ?"
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Djibouti au XXIe siècle : Enjeux politiques et économiques contemporains dans un environnement troublé
Aden Omar Abdillahi, Jean-Nicolas Bach, Collectif
- Karthala
- Hommes Et Societes
- 20 Juillet 2023
- 9782384090181
Réduire Djibouti à une invention coloniale n'est pas la piste empruntée et explorée dans cet ouvrage. Les contributions de ce livre rappellent plutôt à quel point cet État et cette nation relèvent de dynamiques endogènes, pour juguler les hostilités coloniales, régionales et environnementales. Le territoire et le peuplement de Djibouti sont en effet antérieurs à la période coloniale, bien que cette dernière ait profondément affecté sa trajectoire. Depuis la présence coloniale, jusqu'aux nouvelles dynamiques impériales contemporaines durant la Guerre froide, la guerre contre le terrorisme et jusqu'aux « nouvelles routes chinoises de la soie » (road and belt initiative), cet ouvrage revient sur les logiques d'appropriation, d'extraversion, d'opportunité et de survie de Djibouti.
Les évolutions globales de Djibouti jusqu'au début de ce XXIe siècle permettent de dégager trois grandes tendances : Djibouti à la croisée des empires depuis la période coloniale jusqu'à nos jours ; au coeur de l'insécurité internationale ; enfin, Djibouti face aux défis politiques et économiques contemporains.
Cet ouvrage, fruit d'une collaboration entre chercheurs djiboutiens et français, se donne pour objectif de revenir sur les dynamiques tant internes qu'externes connues par Djibouti depuis les années 2000. Cet ouvrage comble un vide dans la littérature sur Djibouti et offre un aperçu de l'évolution du pays durant les deux dernières décennies. Il a pour vocation de comprendre les étapes franchies et les progrès accomplis par le pays, analyser les insuffisances et les défis auxquels il fait face.
L'ouvrage est codirigé par Aden Omar Abdillahi (Centre d'étude et de recherche de Djibouti-CERD) et Jean-Nicolas Bach (associé Les Afriques dans le Monde, Sciences Po Bordeaux). Ont également participé à cet ouvrage : Obsieh Ali Djama, Jean-Pierre Cabestan, Clément Cayla-Giraudeau, Patrick Ferras, Florian Fontrier, Alain Gascon, Simon Imbert-Vier, Alexandre Lauret, Sonia Le Gouriellec, Thierry Pairault, Mohamed Omar Youssouf. -
L'impérialisme postcolonial ; critique de la société des éblouissements
Joseph Tonda
- Karthala
- Les Afriques
- 7 Décembre 2015
- 9782811114732
L'impérialisme postcolonial n'est pas l'impérialisme qui viendrait après la colonisation. Il est l'impérialisme noir, l'impérialisme invisible, de la Race ou de la Bête, c'est-à-dire de la valeur et de la libido, de l'Argent et du Sexe. Il est le point aveugle que partagent la théorie postcoloniale et ses contempteurs. Le spectre du Noir colonise l'imaginaire du Blanc. Mais, plus encore, le colonial est colonisé par le colonisé lui-même, son opposé qui est aussi sa création, et qui le mine de l'intérieur.
Avec rigueur et truculence, Joseph Tonda, l'un des penseurs les plus originaux du continent, poursuit sa réflexion sur le pouvoir en analysant les éblouissements de l'Afrique centrale comme de l'Occident. Prises dans une même destinée, nos sociétés sont chahutées entre enchantements et violences, entre calculs et folie, entre croyance et consommation, dans l'indiscernabilité du réel et de l'irréel, du passé et du présent, c'est-à-dire dans l'imaginaire. En faisant défiler sous nos yeux, eux aussi éblouis, les images-écrans, les images d'images de la mondialisation néolibérale qui ont saisi toutes les sociétés, il nous prouve une nouvelle fois qu'il n'est pas si facile de « tuer les yeux », en tout cas les siens.
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Droit et esclavage n'ont pas toujours été en conflit. L'esclavage, négation des droits humains fondamentaux, a également été un phénomène institutionnalisé dans de nombreuses sociétés par le passé, et comme tel, reconnu et organisé par le droit. Les contributions incluses dans le présent ouvrage collectif analysent différents aspects de ce compagnonnage contrenature et montrent comment le droit est intervenu pour déterminer et normer le statut des esclaves, comment il a régulé les pratiques de mise en esclavage, de traite ou de sortie de l'esclavage tout comme il a protégé l'ordre public esclavagiste.
L'ouvrage esquisse une géopolitique des esclavages de l'Afrique et des Amériques, du XIVe au XIXe siècles, en mettant en perspective dans des espaces traditionnellement séparés la diversité des formes de servitude et leurs conséquences. Quelles institutions, quelles organisations ont été mises en place dans les pays esclavagistes en fonction des facteurs exogènes ou endogènes aux états ou aux sociétés ? À travers la diversité des conditions serviles étudiées ici se dessine en creux la permanence de faits sociaux et politiques qui résistent aux particularités temporelles et spatiales, et qui repoussent l'esclave dans une altérité quasi-définitive entérinée par le droit. -
La littérature négro-africaine a une histoire bien distincte des autres domaines francophones.
Elle commence dans les années 30 avec la parution de la Revue du Monde Noir, de Légitime Défense et de L'Etudiant Noir, dans ce creuset intellectuel parisien où se rencontrent les premiers poètes noirs d'Amérique, des Antilles et d'Afrique. Les plus connus sont Jean-Price Mars, René Maran, les poètes de la Renaissance noire (Mackay, Langston Hughes, Jean Toomer) et le trio Léopold Sédar Senghor, Aimé Césaire, Léon Damas.
Le mouvement de la négritude va s'épanouir avec les revues Tropiques et Présence Africaine pour culminer avec les deux congés axés sur les problèmes de la race, de la colonisation et de la culture (Paris 1956 et Rome 1959). Les ténors de cette riche période furent Alioune Diop fondateur de Présence Africaine et Cheikh Anta Diop pour l'Afrique, Aimé Césaire et Frantz Fanon pour les Antilles. Les indépendances africaines qui ont lieu entre 1959 et 1961 sont accompagnées d'une importante production théâtrale, tandis que le roman et la nouvelle deviennent le miroir éclaté des mille expériences des nouveaux Etats.
C'est alors que sont publiés ceux qui deviendront les classiques de la prose franco-africaine : Mongo Beti, Birago Diop, Bernard Dadié, Sembène Ousmane, Abdoulaye Sadji, Djibril Tamsir Niane, Olympe B. Quenum, Cheikh Hamidou Kane. Après une période euphorique qui dure de 10 à 15 ans, viennent l'oeil critique et la plume acerbe. A partir de 1985, les écrivains posent un regard lucide, tragique, voire cynique sur une réalité qui s'impose à l'encontre de tous leurs voeux : les dérives politiques et sociales déstructurent peu à peu les sociétés du continent noir et provoquent dans maints pays les troubles graves que l'on sait.
Paradoxalement la littérature semble bénéficier de ces perturbations parfois chaotiques, car l'écrivain en demeure le témoin privilégié, et nombre d'entre eux restent " en situation ". Mais, par ailleurs, ils se sont affranchis des contraintes tant d'écriture que d'idéologie, et c'est en toute liberté qu'ils se " situent " ou non face à la tourmente politique. Plusieurs noms émergent de cette production de plus en plus abondante : Ahmadou Kourouma (récent prix Renaudot), Sony Labou Tansi, Tchicaya U'Tamsi, Moussa Konate, Raphaël Confiant, Patrick Chamoiseau, Daniel Maximin...
Mais aussi Maryse Condé, Véronique Tadjo, Tanella Boni, Calixthe Beyala. Car les femmes africaines ont aussi pris la plume et font entendre leur différence. Cet ouvrage a repris, en les remaniant, les principaux chapitres d'une thèse notoire du même auteur (Université de Bruxelles, 1961). Ils ont été prolongés par une large fresque historique de cette littérature et de ses péripéties, depuis 1960 à nos jours.
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Enseigner les traites, les esclavages, les abolitions et leurs héritages
Marie-Albane Suremain, Eric Mesnard
- Karthala
- Esclavages
- 21 Janvier 2021
- 9782811128067
L'histoire des traites, des esclavages, des abolitions et de leurs héritages est trop souvent mal connue ou invisibilisée. La demande sociale est pourtant forte et de grandes enquêtes scientifiques nourrissent une recherche internationale qui éclaire les questions d'aujourd'hui, autour de la construction des identités politiques et des discriminations. Cependant, beaucoup reste à faire car les avancées de l'histoire scolaire ne sont jamais acquises.
Cet ouvrage offre un tour d'horizon international exceptionnel sur les programmes scolaires et les pratiques pédagogiques de l'école élémentaire au lycée en mettant en connexion l'Afrique, les Amériques et l'Europe. De nombreux retours d'expérience et des propositions pédagogiques pluridisciplinaires enracinées dans la recherche sont présentées. Ce livre s'adresse aux spécialistes de l'école ainsi qu'à un large public, intéressé par le croisement des regards sur les représentations de l'esclavage dans les sociétés actuelles et leurs dynamiques.
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Le corps de l'identité : transformations corporelles, genre et chirurgies sexuelles
Corinne Fortier
- Karthala
- Hommes Et Societes
- 24 Février 2022
- 9782811129262
En dépassant le clivage établi entre nature et culture ainsi que les oppositions hiérarchiques entre rituels "barbares d'un autre âge" et actes médicaux ou chirurgicaux "civilisés et progressistes", ce livre a l'audace de mettre en perspective de façon inédite des formes de chirurgie sexuelles diverses comme celle de l'implant cochléaire pour les sourds, dans une approche comparée qui unit anthropologie, psychanalyse, études de genre et études visuelles.
Cette perspective comparatiste permet de dépasser le grand partage ethnocentrique entre " nous " et " les autres " afin de poser la question plus générale de l'aliénation du corps féminin, aliénation à laquelle de nombreux actes médicaux ressortant de la chirurgie esthétique ou réparatrice participent.
Comme le montre cet ouvrage, le corps n'est pas seulement marqueur d'une identité, notamment sexuée, mais possède un pouvoir transformateur dont l'expression de "transformation corporelle" rend compte. Dans la mesure où le corps agit sur l'identité, le concept de " corps-identité " signale le rôle fondamental que joue l'ordre du corporel. Si les rituels modifient le statut de la personne, il en est de même des chirurgies, attestant que le corps/identité est fondamentalement en devenir et non donné une fois pour toutes, le vieillissement, processus inéluctable, étant à cet égard paradigmatique des transformations corporelles. L'acte chirurgical, non dénué de souffrance, porte en soi l'avènement d'un renouveau, le geste même de couper qu'implique toute chirurgie renvoie fantasmatiquement à la perspective de rompre avec le cours de son existence afin de devenir " ce qu'on croit avoir toujours été et qu'on a toujours voulu être ". L'individu cherchant par la chirurgie à renaître et à se voir restituer son corps originel, on peut parler de " mélancolie du corps ", concept qui fait écho et subsume celui de " mélancolie du genre " employé par Judith Butler.
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Ce livre est un ouvrage de référence dans l'historiographie internationale de l'esclavage. De façon argumentée, il démontre l'importance de l'esclavage dans l'histoire de l'Afrique et met en exergue un phénomène historique central qui a eu ses propres déclinaisons régionales et sa propre périodisation. Il offre une synthèse des connaissances et un cadre structurel pour penser l'esclavage en Afrique.
S'appuyant sur de nombreuses archives, Paul Lovejoy montre que l'esclavage s'est transformé dans le temps sous l'effet d'influences externes à l'Afrique - principalement par la demande de la traite européenne et la traite islamique, puis par l'abolition européenne - et sous l'effet de dynamiques internes, à travers l'usage d'esclaves comme mode de production.
Comment l'Afrique et ses populations furent-elles pleinement impliquées dans le système global de l'esclavage qui s'étendit dans le monde entier? Quels furent les effets sur le continent? Comment quantifier la traite, selon les époques, selon les lieux? Quelles furent les conséquences sur les relations sociales et culturelles en Afrique?
Ce livre ouvre aussi des pistes pour penser les diasporas des Africains en mettant en relation l'Atlantique et le continent. Briser le silence sur les implications de l'esclavage dans l'histoire de l'Afrique mais aussi dans l'histoire du monde : tel est l'objectif de cet ouvrage, indispensable.
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Libres après les abolitions ?
Boris Lesueur, Dominique Rogers
- Karthala
- Esclavages
- 21 Décembre 2018
- 9782811125851
Libres après les abolitions ? La question peut surprendre. Les abolitions du XIXe siècle ont été toujours considérées comme une rupture majeure dans l'histoire des esclavages atlantiques. L'émergence contemporaine de revendications mémorielles, souvent impulsées par les descendants des populations autrefois esclavisées, suggère, au contraire, l'existence d'un passé « qui ne passe pas ». Au-delà d'une définition juridique, l'esclavage a signifié dominations, violences extrêmes et déconsidérations multiformes. Après les abolitions, des processus ethnoculturels de racialisation comme les structures de travail ont perduré, voire se sont renforcés, et ont été complétés par d'autres facteurs d'exclusion socio-économique.
Cet ouvrage tente d'explorer les barrières dressées pour empêcher la totale émancipation des nouveaux libres et de leurs descendants, ainsi que les stratégies complexes d'adaptation que ces derniers ont mises en oeuvre pour obtenir, sinon une assimilation, du moins une intégration économique et possiblement citoyenne, à égalité. La dizaine de contributions réunies s'inscrit dans une perspective comparative et porte à la fois sur les Amériques et l'Afrique, de la fin du XVIIIe au début du XXIe siècle. Elles sont issues d'une réflexion qui a été menée dans le cadre du programme européen EURESCL-FP7 (Slave Trade, Slavery Abolitions and their Legacies in European Histories and Identities) coordonné par le Centre international de recherches sur les esclavages et post-esclavages (CIRESC), laboratoire du CNRS. L'ouvrage fait suite à Sortir de l'esclavage. Europe du Sud et Amériques (XIVe-XIXe siècle), précédent volume de cette collection.
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La dos Santos company ; mainmise sur l'Angola
Estelle Maussion
- Karthala
- 22 Septembre 2019
- 9782811126377
Toutes les familles ont leur histoire.
Celle des dos Santos est extraordinaire. Elle met en scène un père autoritaire, une fille milliardaire, un fils en prison, un général effrayant et de nombreux intrigants. Elle se déroule en Angola, champion pétrolier lusophone dont la majorité de la population vit avec moins de deux dollars par jour, et dans sa capitale Luanda, longtemps présentée comme la « Dubaï de l'Afrique ». Arrivé au pouvoir presque par hasard, le père distribue pendant trente-huit ans les ressources du pays à ses proches. Cela fait de lui le parrain tout-puissant d'un clan devenu très vite très riche. Ils sont intouchables. Leur règne s'annonce éternel. Jusqu'au jour où le parrain est contraint de passer la main. Le nouvel homme fort, pourtant membre de la clique, veut faire le ménage. Dans son viseur, le système dos Santos. Rebondissements, coups tordus et manipulations, tels sont les ingrédients de cette haletante saga familiale.
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Le 27 avril 1848, alors que la France abolit l'esclavage pour la seconde fois, le gouvernement accorde dans le même temps une indemnité aux colons « dépossédés » de leurs esclaves. Ils reçoivent, par la loi du 30 avril 1849 et son décret d'application du 24 novembre 1849, 126 millions de francs, en versement direct et en rentes.
La France traverse alors une crise économique et cette indemnité représente 7 % des dépenses publiques. Les législateurs prennent pourtant la décision de la verser : c'est la condition que les anciens propriétaires d'esclaves posent à l'Émancipation générale. Tout en abolissant l'esclavage, la France ne veut ni perdre ses possessions ni supprimer l'ordre colonial.
Cet ouvrage reproduit les discussions qui ont conduit à l'élaboration de cette loi. S'y trouvent les plaidoyers des planteurs, les positions de personnalités telles que Cyrille Bissette ou Victor Schoelcher, les échanges au sein de la commission instituée pour en préparer le règlement et les délibérations parlementaires qui ont suivi. Ces textes permettent de saisir les enjeux de cette indemnisation dont les conséquences sont dénoncées aujourd'hui.
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L'Afrique atlantique ; des origines au siècle d'or (XVIIIe siècle)
Jean-michel Deveau
- Karthala
- Hommes Et Societes
- 23 Septembre 2021
- 9782811127978
Depuis quelques décennies historiens, archéologues, et anthropologues mettent au jour l'existence de brillantes civilisations sur l'ensemble de l'Afrique subsaharienne. Si l'histoire de ce continent, berceau de l'humanité, a longtemps été sous estimée voire niée, il est temps d'en reconnaître aujourd'hui toutes les richesses. Dans cet ouvrage, l'auteur présente la spécificité de la partie occidentale, bornée par l'Atlantique. Face à cet océan hostile, seuls les plus hardis ont osé s'aventurer sur de frêles pirogues monoxyles, limitant toute vocation maritime à cet occident africain.
C'est donc le long des fleuves que se sont constitués, entre autres, les puissants empires du Niger et du Congo suzerains de royaumes vassaux dont l'histoire intérieure comme celle de la géopolitique suit une logique d'adaptation aux milieux naturels de la savane ou de la forêt dense. Les hommes y ont répondu en développant des systèmes agricoles et artisanaux qui permettaient des échanges interrégionaux prolongés jusqu'en Méditerranée grâce aux caravanes transsahariennes. Cet ensemble économique très élaboré était sous tendu par une organisation politique et sociale qui reposait sur des monarchies secondées par des administrations et des aristocraties tout à fait comparables aux systèmes européens. Devant la puissance de la nature, les religions et les philosophies développèrent des systèmes d'explication sous formes de mythes qui font toute la richesse d'une littérature orale que se sont transmis les griots.
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Le Lexique des réparations de l'esclavage
Myriam Cottias, Magali Bessone
- Karthala
- Esclavages
- 23 Septembre 2021
- 9782811129033
Justice, dignité, abolitions, indemnités, mémoire, droits, race, responsabilité... Cet ouvrage entend éclaircir les sens et les enjeux d'une constellation de termes associés aux réparations au titre de l'esclavage. Chaque définition propose une mise en situation passée et présente des mots, à la lumière des sciences humaines et sociales : à chaque notion est associée une question au coeur des débats contemporains. La question des réparations est ainsi replacée au centre de préoccupations philosophiques, juridiques, politiques, économiques et historiques, inscrites dans une réflexion globale et de longue durée sur la domination.
Ce lexique a pour objectif principal d'expliquer à un grand public les enjeux des revendications de réparations, au-delà des polémiques et des conflits politiques.
Ce livre est issu d'un travail collectif mené par des anthropologues, historiens, juristes, philosophes, politistes, au sein du programme financé par l'Agence nationale de la recherche, et intitulé REPAIRS, « Réparations, compensations et indemnités au titre de l'esclavage (Europe-Amériques-Afrique) (xixe-xxie siècles) ».
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Le gouvernement des Kurdes : gouvernement partisan et ordres sociaux alternatifs
Gilles Dorronsoro
- Karthala
- Hommes Et Societes
- 11 Novembre 2023
- 9782384090792
Des dizaines de millions de Kurdes vivent en Turquie, en Iran, en Syrie et en Irak et, depuis un siècle, se mobilisent régulièrement pour obtenir des droits culturels, une autonomie régionale, voire l'indépendance. Si la perspective d'un État kurde n'a jamais été aussi lointaine, la multiplication des guerres civiles et des interventions extérieures depuis les années 1990 (interventions américaines en Irak et en Syrie, guérilla du PKK) a eu pour résultat que, pour la première fois, des populations kurdes sont gouvernées par des mouvements kurdes, parfois depuis plus d'une génération. A rebours d'une conception romantique et loin des clichés sur les tribus kurdes, les auteurs montrent la centralité des partis politiques dans l'organisation de ces ordres sociaux alternatifs du nord Irak, de la Syrie et de la Turquie. A partir de données originales tirées de terrains longs en Turquie, en Irak et en Syrie, les auteurs analysent ces « gouvernements partisans » dans toute leur complexité. En particulier, la matrice idéologique, la discipline interne et l'ancrage militant conditionnent les pratiques de gouvernement des partis, par exemple leur rapport aux institutions publiques ou la mise en place de programmes scolaires. Par ailleurs, les mouvements kurdes se trouvent confrontés à la gestion de minorités non kurdes, notamment en Irak et en Syrie, provoquant une adaptation du programme politique ou la mise en place de régimes discriminatoires.
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Les HCR et la crise afghane : une bureaucratie internationale à l'épreuve
Giulia Scalettaris
- Karthala
- Hommes Et Societes
- 26 Janvier 2023
- 9782811123741
Cet ouvrage propose une anthropologie politique du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). Agence onusienne ayant pour mission de veiller sur la prise en charge des réfugiés, le HCR est présent dans plus de 130 pays et s'occupe de quelques 80 millions de personnes. En emmenant le lecteur à travers les bureaux chargés du dossier afghan, au cours des années 2000, à Genève comme à Kaboul, le livre donne à voir le fonctionnement interne de cette organisation internationale : comment se déploie-t-elle à travers le monde ? Qui sont ses agents ? Comment le HCR exerce-t-il son pouvoir ?
En décrivant comment pense et travaille le HCR, ce livre montre que la vision du monde nationale et étato-centrée de l'organisation l'amène en pratique à participer à des mécanismes de sédentarisation et d'illégalisation des personnes déplacées. Il met ainsi en lumière une impasse majeure de l'action contemporaine du HCR : l'agence s'efforce d'établir un type d'ordre - sédentaire et centré sur l'État-nation - qui est en fait à l'origine du « problème » qu'elle a pour mission de résoudre.
En étudiant la prise en charge d'une population de réfugiés emblématique à partir d'un positionnement original, à la fois fonctionnaire de l'agence et anthropologue, l'auteure mène un travail fin et ambitieux, qui articule plusieurs niveaux d'analyse : la micropolitique des pratiques tout autant que l'institution et les rapports de pouvoir multi-scalaires qui façonnent son environnement.