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Éditeurs
Calmann-Levy
-
Du mensonge à la violence ; essais de politique contemporaine
Hannah Arendt
- Calmann-Levy
- 5 Septembre 2014
- 9782702143629
Hannah arendt propose une réflexion générale sur le politique, à travers ses concepts fondamentaux.
Elle étudie le rôle du mensonge et des techniques d'intoxication, et la manière de les combattre. elle développe sa réflexion sur la notion de violence, sur les relations entre une structure étatique et les formes de contestation qui peuvent s'y opposer : la désobéissance civile, dont elle montre le développement aux etats-unis, et son importance à côté des voies classiques de recours et de contestation ; la violence des révoltes, dans les pays gouvernés par un régime totalitaire où se développe la bureaucratie.
Quatre textes majeurs, proposant des analyses qui s'appuient aussi bien sur la tradition philosophique que sur l'actualité de notre temps - y voisinent platon et un rapport du pentagone -, enracinent ainsi une réflexion brillante dans le terrain des préoccupations contemporaines.
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Paris libéré, Paris retrouvé : 1944-1949
Antony Beevor, Artemis Cooper
- Calmann-Lévy
- Sciences Humaines
- 21 Août 2024
- 9782702188309
80e ANNIVERSAIRE DE LA LIBÉRATION
Cette histoire s'ouvre dans l'enthousiasme et le sang versé lors de la libération de Paris, à la fin du mois d'août 1944. Elle mêle les attentes des premiers « beaux jours » après quatre années terribles, la fureur des règlements de comptes annonçant l'épuration, les arrangements pour survivre au quotidien dans une économie dévastée et les débuts d'une âpre lutte idéologique pour le pouvoir entre Français, sous l'influence permanente quand ce n'est pas l'ingérence des Britanniques, des Américains et des Soviétiques via le PCF.
L'économie renaît de ses cendres grâce au plan Marshall, et la Rive gauche devient la Mecque d'une nouvelle génération d'intellectuels de gauche, tandis que les milieux conservateurs renouent avec la vie mondaine, ses salons, ses bals, ses dîners diplomatiques.
Avec leur flair pour dénicher des archives inédites et faire parler les témoins-clés, Antony Beevor et son épouse Artemis Cooper nous font vivre ces années compliquées et grisantes à l'aide d'un luxe d'anecdotes qui surprendront plus d'un lecteur français. Le tout avec un recul très « british » qui apporte une fraîcheur inédite à cet exceptionnel travail d'historien. -
La réédition d'une oeuvre majeure de la philosophie du XXe siècle Hannah Arendt est un des grands noms du catalogue Calmann-Lévy, et Condition de l'homme moderne , incontestablement, son livre le plus fondamental.
Ce livre rappelle avec force que la vraie liberté politique n'est pas la retraite paisible dans la sphère de la vie privée, si précieuse soit-elle, mais aussi et d'abord l'action publique menée avec des égaux et reposant sur des choix individuels. Examinant les concepts de travail, d'oeuvre et d'action, Hannah Arendt nous parle du règne de la nécessité, de la capacité de création et de la révélation de l'homme dans la parole et dans l'action. Se fondant sur la philosophie grecque, elle étudie les questions majeures de notre temps : la réhabilitation de l'action politique individuelle, les limites de toute souveraineté, les périls mortels du déterminisme historique et social, la fragilité de la liberté, le caractère imprévisible de l'histoire des hommes.
Cette réédition de l'oeuvre philosophique phare d'Hannah Arendt est précédée d'une importante préface de Paul Ricoeur, immense figure intellectuelle française qui a marqué les esprits avec cette préface datant de 1986.
Et pour raccrocher Condition de l'homme moderne à notre époque, et démontrer à quel point les questions de l'engagement politique et de la fragilité de la liberté sont toujours tout autant d'actualité, Laure Adler, auteur de Dans les pas de Hannah Arendt (Gallimard, 2005) et experte de Arendt, nous proposera un avant-propos inédit.
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Noires origines : L'Afrique et la création du monde moderne, 1471-1945
Howard W. French
- Calmann-Lévy
- Sciences Humaines
- 9 Octobre 2024
- 9782702190517
LE RÔLE ESSENTIEL DE L'AFRIQUE DANS L'HISTOIRE DU MONDE MODERNE
L'essor de l'ère moderne, avec les grandes découvertes et l'établissement de nos sociétés telles que nous les connaissons, prend traditionnellement l'Europe comme point de départ et centre de ce phénomène. Or, c'est en Afrique que l'on trouve les origines de ces profonds changements, une vérité encore largement ignorée.
Cet essai captivant couvre près de six siècles d'histoire et redonne une place centrale au continent africain dans le récit du monde moderne. Il nous emmène à la rencontre de figures historiques méconnues - empereurs ayant tenu tête aux puissances européennes du XVIIème siècle, riches marchands commerçant avec l'Asie, héros de la libération des esclaves haïtiens - et nous fait comprendre les bouleversements socio-économiques liés au commerce de l'or, du sucre, du tabac et du coton, et surtout à la traite de millions d'Africains.
Mais plus que des éléments inédits, c'est un changement nécessaire de paradigme sur notre histoire que nous propose Howard W. French au travers de cet ouvrage riche, documenté et passionnant.
« French offre une vision plus large de comment et pourquoi l'Afrique et l'histoire de ses peuples ont été ignorées. »Peter Frankopan, auteur des Routes de la soie -
Russie : révolution et guerre civile (1917-1921)
Antony Beevor
- Calmann-Levy
- Sciences Humaines
- 26 Octobre 2022
- 9782702183519
La révoluion Russe de février 1917, puis le coup d'État d'octobre et la guerre civile qui s'ensuivit furent des événements parmi les plus déterminants de l'Histoire contemporaine. Ils ne furent même pas à proprement parler russes, car ils mirent aux prises de multiples parties prenantes, chacune ayant une cause par culière à défendre - nationale, ethnique ou de classe.
En 1917, quand la Russie impériale, archaïque et vermoulue, sapée aussi par sa gestion calamiteuse de la guerre, se désagrège, Lénine et ses bolcheviks s'emparent du pouvoir par la ruse, la terreur, et par un sens de l'organisation hors du commun. Pendant trois ans, la Russie va connaître une guerre civile d'une férocité inimaginable. Dès 1918, Lénine décrète la Terreur rouge : tout aristocrate, tout bourgeois doit être sommairement exécuté en tant qu'ennemi de classe. De leur côté les Blancs sont minés par les désaccords politiques et desservis par les exactions commises par leurs cosaques.La propagande du camp victorieux a tout fait pour déformer et reconstruire ce conflit sous la forme d'une geste héroïque. Il est restitué ici pour ce qu'il fut, à savoir sans aucun doute, avec ses six à dix millions de morts, l'un des plus barbares de l'ère moderne. L'exploitation d'innombrables archives inédites a permis à Antony Beevor de nous raconter et de nous expliquer, comme jamais auparavant, ce cercle vicieux de la terreur qui a exacerbé les tensions politiques dans le monde entier et abouti à la Guerre d'Espagne et à la Seconde Guerre mondiale. -
Israël, l'impossible État normal
Denis Charbit
- Calmann-Lévy
- Diaspora
- 18 Septembre 2024
- 9782702191460
Paix impossible avec les Palestiniens, projet d'expansion territoriale, dérive nationaliste de la droite et disparition de la gauche, lutte entre laïcs et orthodoxes, relations déséquilibrées entre Israël et la diaspora...
Au moment même où Israël est tenu par certains pour le pire des États, il est plus que jamais nécessaire de reprendre son histoire en pointant l'écart grandissant entre exigence d'être une lumière pour les nations et quête de normalité.
Car Israël apparaît malgré tout comme un État anormal. Sur ce territoire sans frontières subsistent une démocratie sans Constitution et une nation sans citoyenneté, sous le poids d'une armée trop présente et d'une religion trop influente. Ces tensions révèlent un profond désaccord sur ce qu'est Israël et ce qu'il devrait être, mais elles ne dispensent pas de s'interroger sur les motivations du rejet dont Israël est l'objet.
Dans ce livre achevé à l'ombre du 7 octobre, Denis Charbit analyse les racines de cette crise généralisée et discerne les erreurs de parcours, les choix malheureux, les fautes délibérées. Il invite le lecteur à plonger dans ce bouillonnement, ausculte les impasses dans lesquelles
Israël s'est fourvoyé, non sans esquisser les contours d'une nécessaire refondation. -
Les Nationalismes russes : Gouverner, mobiliser, contester dans la Russie en guerre
Jules Sergei Fediunin
- Calmann-Lévy
- Liberte De L'esprit
- 11 Septembre 2024
- 9782702189085
Vladimir Poutine ne semble plus aujourd'hui avoir d'autre objectif que de regagner tous les « territoires historiques » de l'ex-URSS. Le pragmatisme de ses débuts a-t-il laissé place au projet de réunir l'ensemble des communautés du « monde russe » au sein d'un même État ?
Jules Sergei Fediunin décrit le paysage du nouveau nationalisme russe dans toutes ses nuances : depuis sa version ethnoculturelle qui exalte les valeurs propres de la nation russe, jusqu'à la tradition impériale qui rêve de restaurer la puissance de l'État. Il montre comment la guerre en Ukraine a radicalement transformé cette « galaxie nationaliste », lui donnant à la fois une nouvelle vigueur et de nouveaux visages.
Après avoir longtemps alterné répression et cooptation des nationalistes, Poutine s'est désormais approprié leur discours. Ce recyclage lui a permis de construire la figure du grand ennemi des Russes :
« L'Occident collectif » contre qui il peut s'assurer d'un soutien populaire à l'intérieur et justifier son agression à l'extérieur.
Pour combien de temps encore ?
Au-delà du seul cas russe et de l'issue de la guerre en Ukraine, Les Nationalismes russes rappelle, contre certaines naïvetés qui persistent en Europe, que ni les nationalismes, ni les guerres entre États ne sont près de disparaître. -
J'ai rêvé d'une école
Frédérick Mathis, Emilie Lopes
- Calmann-Levy
- L'engagee
- 21 Août 2024
- 9782702189870
Enfant, Frédérick Mathis se fait la promesse qu'il créera un jour l'école de ses rêves. Des années plus tard, grâce à des rencontres exceptionnelles et une détermination sans faille, le rêve est devenu réalité. Une école où chacun apprend, à la mesure de ses moyens, à faire avec et pour l'écologie ; une école où les élèves prennent confiance en eux tout en se reconnectant avec la nature.
Les crises écologiques, économiques et sociales nous donnent souvent l'impression que le monde s'écroule autour de nous. Mais, au-delà de ces enjeux, le mal est plus profond : nous vivons une crise du récit, une pénurie d'espoir. La grande dépression que les jeunes vivent actuellement en est un exemple parmi d'autres : notre système est à bout de souffle.
Si certains se résignent, d'autres font le choix de rêver... Et surtout d'agir. C'est l'histoire de cette aventure pleine de défis et d'optimisme que Frédérick Mathis raconte ici, de doutes en réussites, d'échecs en succès, là où l'essentiel pour lui est de faire. -
Alors que l'on croyait tout savoir sur le général de Gaulle, la lecture des archives britanniques, en déplaçant le regard de l'autre côté de la Manche, permet de brosser un portrait insolite de notre géant national.
Mines d'informations exceptionnelles, les dépêches, télégrammes, rapports de Churchill, d'Anthony Eden ou des diplomates décrivent un homme arrogant et autoritaire, en tout cas trop français à leurs yeux... Tout y est rapporté, ses colères, ses jugements assassins, son incroyable baraka face aux attentats, son intimité et sa santé - surveillée de très près. On se délecte de la comédie qu'il aime jouer aux ambassadeurs de la Couronne venus à Paris. « Un bon acteur », dira même l'un d'entre eux qui, à quelques semaines de son retour en mai 1958, n'a pas discerné chez lui « le moindre désir de revenir au pouvoir ».
Grâce à un travail minutieux de fouilles dans les archives, l'auteur a mis au jour des documents inédits, truffés d'anecdotes savoureuses, dignes de la guerre de Cent ans que de Gaulle entretint avec les Britanniques de 1940 à la fin de sa vie.
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Toute mère est sauvage. Sauvage en tant qu'elle fait serment, inconsciemment, de garder toujours en elle son enfant. De garder inaltéré le lien qui l'unit à son enfant dans cet espace matriciel à laquelle elle-même, petite, fut livrée. Ce serment se perpétue ainsi, secrètement, de mères en filles et en fils, jusqu'à l'étouffement et parfois même le meurtre, si de la différence ne vient pas en ouvrir le cercle, et briser l'enchantement. C'est ce serment, que doit rompre l'enfant pour devenir lui-même, accéder à sa vérité, son désir. Le risque qu'il affronte, pour pouvoir aimer, c'est d'abandonner la mère à la mélancolie et de traverser la peur d'être lui-même abandonné.
Comment des individus exposés avec une violence particulière à cette sauvagerie s'en sortent-ils oe Pourquoi la parole et l'écoute psychanalytique peuvent elles ouvrir un nouvel espace de vie chez ces êtres menacés d'ensevelissement oe Née à Paris en 1964, philosophe et psychanalyste, Anne Dufourmantelle enseigne la philosophie à l'Ecole d'Architecture UP6 La Villette.Elle est l'auteur de La vocation prophétique de la philosophie (Ed.du Cerf).
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Moi, Malala, je lutte pour l'éducation et je résiste aux talibans
Malala Yousafzai
- Calmann-Levy
- 9 Octobre 2013
- 9782702154403
Je viens d'un pays qui est né à minuit.
Quand j'ai failli mourir, il était juste midi passé.Lorsque les talibans ont pris le contrôle de la vallée du Swat, au Pakistan, une toute jeune fille a élevé la voix. Refusant l'ignorance à laquelle la condamnait le fanatisme, Malala Yousafzai résolut de se battrre pour continuer d'aller à l'école. Son courage faillit lui coûter la vie.
Le 9 octobre 2012, alors qu'elle n'avait que quinze ans, elle fut grièvement blessée par un taliban dans un car scolaire. Cet attentat censé la faire taire n'a que renforcé sa conviction dans son combat, entamé dans sa vallée natale pour la conduire jusque dans l'enceinte des Nations unies. À seize ans à peine, Malala Yousafzai est la nouvelle incarnation mondiale de la protestation pacifique et la plus jeune candidate de l'histoire au prix Nobel de la paix.Moi, Malala est le récit bouleversant d'une famille exilée à cause du terrorisme ; d'un père qui envers et contre tout a fondé des écoles ; de parents courageux qui, dans une société où les garçons sont rois, ont manifesté un amour immense à leur fille et l'ont encouragée à s'instruire, à écrire, à dénoncer l'insoutenable et à exiger, pour toutes et tous, l'accès au savoir. Elle a reçu le PRIX NOBEL DE LA PAIX le 10 octobre 2014 -
Par le bout du nez : Une histoire intime des odeurs
Sarah Bouasse
- Calmann-Levy
- 2 Mai 2024
- 9782702191620
L'odorat est souvent perçu comme un sens mineur, qui nous ramène à une animalité oubliée.
Pourtant les odeurs sont partout, tout le temps.
Depuis notre naissance et même un peu avant, nous sentons chaque fois que nous respirons, plus de 20 000 fois par jour. Quoique largement inconscient, ce phénomène impacte toutes les strates de notre existence. Sentiment d'identité, mémoire, émotions, alimentation, sexualité, rapport à l'autre et à l'ensemble du Vivant : notre nez se mêle de tout.
Fascinée depuis toujours par cette dimension secrète et silencieuse du monde, Sarah Bouasse explore la diversité de ses enjeux dans nos vies en croisant son expérience personnelle avec son parcours de journaliste dans l'univers des odeurs, au contact de parfumeurs et de scientifiques de tous bords. Dévoilant la richesse insoupçonnée de ce qui se joue au milieu de nos figures, elle nous invite à lever le nez pour redonner à l'odorat sa juste place dans notre expérience du monde.
À la fois émouvant et instructif, ce livre intime à la portée universelle éclaire la part de l'invisible dans nos vies à tous. -
le débarquement allié en normandie, le 6 juin 1944, passe à juste titre pour un des grands tournants de la seconde guerre mondiale - à tel point que dans l'esprit de beaucoup de français le reste de la guerre ne fut qu'une formalité. or, il n'en est rien. si le débarquement fut un de ces moments où se forgent les légendes, la bataille qui s'ensuivit, connue sous le nom de bataille de normandie, fut autrement plus longue, difficile, émaillée d'atrocités - et décisive. en effet, une défaite alliée aurait eu des conséquences géopolitiques majeures pour l'europe, car rien alors n'aurait pu empêcher l'armée rouge de pousser jusqu'à l'atlantique. or, antony beevor révèle, pour la première fois, à quel point le désordre, l'improvisation, les erreurs stratégiques et tactiques, l'impréparation de leurs troupes faillirent coûter leur victoire aux alliés. seule leur écrasante supériorité aérienne leur permit de l'emporter - mais à quel prix, notamment en vies civiles françaises et en morts accidentelles dans leurs propres rangs !
d-day et la bataille de normandie est le premier livre d'« historical narrative » à l'anglo-saxonne sur ces trois mois de guerre totale publié en france depuis le jour le plus long, de cornelius ryan, qui date de 1959. antony beevor a pu consulter des archives rendues publiques aux états-unis et en angleterre en vertu des délais de prescription, mais aussi des documents inédits allemands, français et canadiens, et retrouver nombre d'enregistrements originaux, dont les « débriefings » des soldats américains enregistrés à chaud par le service d'information des armées, ce qui lui a permis de croiser les témoignages et d'approcher au plus près le vécu des combattants sur le terrain. c'est à une reconstitution entièrement nouvelle et à rebours des mythes dominants qu'il nous convie, en maniant comme lui seul sait le faire le « zoom » : tantôt au plus près de l'action sur le terrain pour montrer, tantôt avec du recul pour expliquer.
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Quoi de plus naturel que nos façons de vivre, que l'on considère la table, l'hygiène, la manière de se mettre au lit ou de se moucher ? Mais l'observation d'autres civilisations montre que notre comportement quotidien est le résultat d'un long processus d'apprentissage, suivi et perfectionné par les générations successives. Norbert Elias, en s'appuyant sur des sources aussi savoureuses que déroutantes, démontre que nos habitudes, nos moeurs peuvent être datées et appréciées sur une « échelle de civilisation ».
Du Moyen Age à nos jours, l'auteur décrit le polissage des différents groupes sociaux, le passage progressif d'une société hiérarchisée et cloisonnée à une société intégrée.
Repartant des notions de politesse et de civilité formées en France au sein de l'aristocratie de cour, Norbert Elias dénonce toute conception de la civilisation occidentale qui présenterait celle-ci comme l'expression de talents considérés comme supérieurs à ceux des autres.
La civilisation est un processus. Or, une phase essentielle de ce processus est achevée « à l'instant où la prise de conscience de la civilisation, où le sentiment de la supériorité de leur propre comportement et sa concrétisation au niveau de la science, de la technique et des arts commencent à gagner les nations de l'Occident ».
La Civilisation des moeurs est le livre qui peut nous permettre de penser un au-delà de cette phase d'achèvement, à partir de la thèse paradoxale que l'évolution des moeurs est l'invariant des sociétés occidentales modernes. -
La guerre permanente : L'ultime stratégie du Kremlin
Marie Mendras
- Calmann-Levy
- Liberte De L'esprit
- 21 Février 2024
- 9782702189832
Vladimir Poutine livre en Ukraine une cinquième guerre depuis 1999, après la Tchétchénie, la Géorgie, le Donbass et la Syrie. Jamais la Russie n'a réellement été menacée par ceux qu'elle attaquait, il lui a fallu trouver des prétextes : protéger des « russophones en danger », lutter contre le terrorisme, « dénazifier l'Ukraine ».
Ce que craint Poutine plus que tout, c'est la démocratisation des anciennes républiques soviétiques et leur émancipation de la tutelle d'un État russe prédateur. Pour assurer la survie de son pouvoir, il mène une guerre de destruction et sacrifie les soldats russes en grand nombre. Mais il n'avait anticipé ni la résistance des Ukrainiens ni le soutien des pays occidentaux.
La guerre permanente n'a fait qu'accentuer la répression à l'intérieur et fragiliser la Russie à l'extérieur. En livrant à l'Ukraine une guerre ingagnable, Poutine enferme les Russes dans une confrontation majeure avec l'Europe, l'Amérique du Nord et le Japon, et entraîne son pays vers l'abîme. -
L'Europe politique fut une préoccupation constante de Raymond Aron.
S'il la jugeait éminemment souhaitable, il la savait difficilement réalisable ; au mythe politique de l'Europe unie s'oppose la réalité historique des nations. À la différence de Jean Monnet, et des autres pères de l'Europe, il ne croyait pas que l'interdépendance des économies nationales suffirait à faire émerger une communauté de citoyens prêts à mourir pour leur patrie. Atlantiste de raison, il pensait que le salut des démocraties européennes n'était pas dans l'intégration au sein d'un ensemble supranational, mais dans leur alliance collective avec la puissance américaine.
L'histoire jusqu'ici ne lui a pas donné tort. Et la guerre russo-ukrainienne rappelle tragiquement la question qu'il posait : l'Europe et son projet démocratique peuvent-ils subsister, de manière autonome, face aux empires ?
Publiés de 1947 à 1983, les textes réunis dans ce volume par Joël Mouric restituent le regard critique et passionné qu'a porté Raymond Aron sur le destin politique de notre continent. -
C'est avec une terrible soif de vengeance, après les exactions commises par les allemands en Russie, que l'Armée rouge atteint les frontières du Reich en janvier 1945, puis s'approche inexorablement de Berlin, « l'antre de la bête fasciste ». Et cette vengeance sera effroyable : villes et villages anéantis, civils écrasés par les chenilles des chars, meurtres en série, pillage systématique. Des centaines de milliers de femmes et d'enfants périssent, souvent de faim ou de froid, et plus de sept millions de personnes s'enfuient vers l'ouest pour tenter d'échapper à la mort et à la terreur. Le viol devient systémique, de sorte que pas moins de deux millions d'Allemandes en sont victimes - chiffre corroboré par les rapports secrets que le NKVD envoie à Moscou.
Pour avoir révélé dans ce livre l'ampleur du phénomène, Antony Beevor fut accusé de diffamer l'Armée rouge et déclaré persona non grata en Russie par Vladimir Poutine. Hitler, confiné dans son bunker souterrain, à moitié fou, veut orchestrer le Götterdämmerung d'un peuple allemand qu'il estime n'avoir pas été à la hauteur du destin qu'il lui assignait. Les Berlinois paieront de leur vie par dizaines de milliers le fanatisme suicidaire du Führer, tandis que Staline prépare déjà l'après-guerre en cherchant à mettre la main sur l'arme nucléaire que préparait le Reich dans un laboratoire secret dans la banlieue sud de Berlin.
S'appuyant sur des archives souvent inédites, Antony Beevor nous livre non seulement un document historique capital, mais aussi un grand récit tragique et poignant, où l'on voit se déchaîner, portées à leur paroxysme, toutes les passions humaines.
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Le couteau jaune ; l'affaire Dany Leprince
Franck Johannès
- Calmann-Levy
- 15 Février 2012
- 9782702142080
Dany Leprince a été condamné à la prison à vie en 1997 pour un crime affreux : il est accusé d'avoir massacré son frère, sa belle-soeur et deux de leurs petites filles avec un hachoir dans un petit village de la Sarthe. Il a avoué devant les gendarmes et devant le juge après une garde à vue éprouvante, avant de se rétracter, et il crie depuis dix-huit ans son innocence. Il n'y a pas une preuve matérielle contre lui, seuls les témoignages accablants mais contradictoires de sa femme et de l'une de ses filles.Cinq hauts magistrats ont repris l'enquête, pendant cinq longues années, et mis au jour des éléments nouveaux, sans lever tous les mystères : à qui appartiennent les traces d'ADN retrouvées sur le couteau jaune qui dormait dans les scellés depuis le début de l'affaire ? Ils ont insisté pour que Dany Leprince soit rejugé. Mais la Cour de révision ne s'est pas arrêtée un instant sur l'énigme du couteau et a renvoyé sans trembler le condamné dans sa longue nuit carcérale.La poussière de l'émotion est retombée, voici les pièces du dossier. Chacun jugera, en son âme et conscience, si un nouveau procès ne s'imposait pas.UN RÉCIT HALETANT, FORMIDABLEMENT RACONTÉ.
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Le lever et le coucher Soleil, les splendeurs de Versailles, les raffinements de l'étiquette, les folles dépenses de l'aristoclratie, les bergeries de Marie-Antoinette... Tous ces traits que la conscience commune a retenus de la Cour de l'Ancien Régime, ne sont-ils que des anecdotes amusantes ou révèlent-ils l'essence d'une société ?
Norbert Elias analyse avec rigueur la logique interne de la société de cour et, au-delà, de toutes les sociétés prérévolutionnaires. Il monte et démonte les règles du jeu social et la manière dont les joueurs individuels et collectifs s'en accommodent. Il retrace brillamment les origines et l'évolution d'un type de société dont la France a donné le modèle et où les élites se doivent, sous peine de sombrer, de poursuivre frénétiquement le prestige social ; où le roi assoit son pouvoir sur l'aménagement rationnel et subtil des rivalités ; où tous les acteurs sont pris dans un entrelacs infrangible de contraintes et pressions. C'est pour leur échapper que les hommes du temps ont créé des compensations imaginaires dont les pastorales du XVIIe siècle et les bergeries du XVIIIe sont les exemples les plus représentatifs.
La Cour n'est donc pas seulement une curiosité de notre histoire, elle est une étape décisive dans la formation de l'homme moderne. Sans elle, on ne saurait comprendre les relations que nous entretenons aujourd'hui avec autrui, nous-mêmes et la nature.
Ce livre fait suite à la Civilisation des moeurs et, comme lui, au-delà des anecdotes savoureuses et des analyses pertinentes, contribue puissamment à la compréhension l'aventure humaine. -
La bataille de Stalingrad, qui commença le 23 août 1942, fut sans doute le tournant psychologique de la Seconde Guerre mondiale. Parce que la grande ville industrielle sur la Volga portait son nom, et parce qu'une victoire allemande aurait loupé la Russie en deux, Staline décréta : « Pas un pas en arrière ! », et veilla à ce que le NKVD fasse respecter sa consigne à la lettre. S'ensuivirent quatre mois de guerre urbaine impitoyable qui se terminèrent par l'encerclement et la reddition de la 6e Armée de la Wehrmacht. Cette bataille et ses retombées coûtèrent la vie à 500 000 hommes de part et d'autre et firent le double de blessés, sans compter les victimes civiles, innombrables.
Stalingrad est le livre référence sur le sujet. Parfaitement documenté et enrichi des témoignages de nombreux survivants, il fait vivre au lecteur cette « mère de toutes les batailles » au plus près de l'action, du « Wolfschanze » de Hitler en Prusse-Orientale aux lignes de front, qui bougeaient sans arrêt et qu'on se disputait à la grenade, au lance-flammes et au corps à corps.
Stalingrad a été publié pour la première fois en français en 1999. Cette « édition des 20 ans » intègre nombre d'ajouts et de corrections apportés au texte par l'auteur au fil des années, ainsi qu'un avant-propos inédit, écrit spécialement pour la réédition française, fourmillant d'anecdotes et racontant notamment comment il put avoir accès à des archives russes inaccessibles avant la Perestroïka, et qui furent mises sous embargo par le Kremlin peu après la publication du livre.
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De par sa dimension véritablement planétaire, la Seconde Guerre mondiale, le plus grand confl it de l'histoire par ses destructions, le nombre de ses victimes et les bouleversements provoqués dans l'ordonnancement du monde, a dominé le paysage mental de plusieurs générations d'êtres humains. Malgré l'extraordinaire profusion de livres, de films et de documentaires sur le sujet depuis presque soixante-dix ans, notre connaissance du conflit reste fragmentaire et souvent déformée par le prisme de l'« histoire officielle » propre à chaque nation. Antony Beevor, en déployant l'exceptionnel talent de conteur qui a fait de Stalingrad, de La Chute de Berlin et de D-Day des best-sellers internationaux, réunit ici les éléments disparates de la petite histoire pour composer la mosaïque de la Grande Histoire telle qu'elle ne nous est jamais apparue, chaque élément prenant la place qui lui revient réellement. Sur la base de documents anciens comme d'archives inédites, avec le style limpide et la compassion qui le caractérisent, Antony Beevor nous emmène de l'Atlantique Nord au Pacifique Sud, de la steppe sibérienne au désert de Lybie, de la jungle birmane à Berlin sous les bombes, des lambris dorés des chancelleries à Leningrad assiégé, sans rien nous épargner des horreurs de la guerre, qu'il s'agisse des Einsatzgruppen à l'arrière du front de l'Est, des prisonniers du goulag enrôlés de force dans des bataillons-suicides, ou des exactions sadiques perpétrées par l'armée impériale japonaise en Chine. En peignant cette fresque aux proportions proprement héroïques, Antony Beevor ne perd jamais de vue le destin individuel des militaires et des civils dont les vies furent broyées par les forces titanesques déchaînées par ce conflit, le plus meurtrier de l'histoire de l'humanité.
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« Rester éveillé. Le plus longtemps possible. Lutter contre le sommeil. Le calcul est simple. En une heure, je fabrique trente faux papiers. Si je dors une heure, trente personnes mourront... » Quand, à 17 ans, Adolfo Kaminsky devient l'expert en faux papiers de la Résistance à Paris, il ne sait pas encore qu'il est pris dans un engrenage infernal, dans une course contre la montre, contre la mort, où chaque minute a la valeur d'une vie. Durant trente ans, il exécutera ce méticuleux travail de faussaire pour de nombreuses causes, mais jamais pour son propre intérêt.
À travers son destin romanesque, et sous la plume de sa fille Sarah, on plonge au coeur d'une histoire de clandestinité, d'engagement, de traque et de peur. En arrière-plan du récit de sa vie se dessine le spectre d'un siècle où s'affrontent sans merci pouvoirs politiques, haines raciales, idéologies et luttes des peuples pour leur liberté et la dignité humaine. La Résistance, l'émigration clandestine des rescapés des camps avant la création d'Israël, le soutien au FLN, les luttes révolutionnaires d'Amérique du Sud, les guerres de décolonisation d'Afrique, l'opposition aux dictateurs d'Espagne, du Portugal et de Grèce, sont autant de combats pour lesquels il s'est engagé, au risque de sa vie et au prix de nombreux sacrifices. S'il a rejoint des causes en apparence contradictoires, Adolfo Kaminsky est toujours resté fidèle à ses convictions humanistes, à sa volonté de bâtir un monde de justice et de liberté. -
Après La Société de cour et La Civilisation des moeurs, La Dynamique de l'Occident vient couronner l'oeuvre de Norbert Elias, Le Processus de civilisation.
L'auteur s'attache ici à démonter les mécanismes qui ont conduit les Européens, sous l'influence déterminante de la France, à exercer un contrôle croissant sur leurs pulsions.
La démonstration de Norbert Elias se développe sur deux voies parallèles. La première suit le mouvement séculaire qui a mené de la dispersion féodale à la concentration étatique contemporaine, en passant par le stade ; crucial selon l'auteur ; de la monarchie absolue. La seconde suit le conflit politique déterminé par les tensions qui opposent et rassemblent les groupes sociaux, que ce soit dans la concurrence au sein des élites ou dans l'antagonisme entre élite et peuple. Ces tensions, jointes à la multiplication des contacts sociaux, contraignent les individus à aiguiser leur perception de l'environnement politique et social, à éviter toute manifestation intempestive de leurs pulsions.
Norbert Elias analyse donc le passage d'une société traditionnelle (soumise à une loi hétéronome) à une société complexe où la monopolisation, par l'Etat, de la violence engage un mouvement d'autonomisation des normes, de prise en charge des individus par eux-mêmes. Jusqu'à la réalisation de cette autonomie, jusqu'à ce que l'individu se donne lui-même sa propre loi, les hommes « sont, dans la meilleure des hypothèses, engagés dans le processus de la civilisation. Jusque-là, force leur sera de répéter encore souvent : - La civilisation n'est pas encore achevée. Elle est en train de se faire. » Norbert Elias (1897-1990) a fait des études de médecine, de psychologie et de philosophie dans différentes universités allemandes. Il a été l'élève de Rickert, Husserl et Jaspers. Obligé de fuir l'Allemagne en 1933, il s'est réfugié en France avant de s'installer définitivement en Grande-Bretagne. Le Processus de civilisation, dont La Dynamique de l'Occident est le dernier volet, est l'ouvrage majeur de Norbert Elias. -
Paru en 1955, L'Opium des intellectuels est une condamnation sans appel de la crédulité teintée de mauvaise foi et du dogmatisme dans lesquels se drape l'intelligentsia française de l'époque. Raymond Aron interroge avec la plus süre probité intellectuelle l'évolution des mots "gauche", "révolution" et "prolétariat", ces mots qui appartiennent au mythe qu'il désacralise. Car, questionne Raymond Aron, comment accpeter l'attitude des intellectuels devenus impitoyables face aux défaillances des démocraties dites "bourgeoises", et pourtant si complaisants pour les crimes perpétrés par les démocraties "populaires", comment ne pas saisir l'absurdité des amalgames politico-idéologiques qui ne font qu'aliéner un peu plus des intellectuels en quête de religion, idolâtrant l'Histoire comme on idolâtre un dieuoe En rupture avec la famille dont il est originaire, Raymond Aron ne se livre pas pour autant à un règlement de compte stérile. Il propose une réflexion dépassionnée, un combat sans haine, invitant à le suivre "tous ceux qui refusent dans les luttes du Forum, le secret de la destination humaine".