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Éditeurs
Agone
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Une histoire populaire des Etats-Unis ; de 1492 à nos jours
Howard Zinn
- Agone
- 10 Avril 2003
- 9782910846794
Cette histoire des Etats-Unis présente le point de vue de ceux dont les manuels d'histoire parlent habituellement peu. L'auteur confronte avec minutie la version officielle et héroïque (de Christophe Colomb à George Walker Bush) aux témoignages des acteurs les plus modestes. Les Indiens, les esclaves en fuite, les soldats déserteurs, les jeunes ouvrières du textile, les syndicalistes, les GI du Vietnam, les activistes des années 1980-1990, tous, jusqu'aux victimes contemporaines de la politique intérieure et étrangère américaine, viennent ainsi battre en brèche la conception unanimiste de l'histoire officielle.
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Une histoire populaire de la France ; de la guerre de cent ans à nos jours
Gérard Noiriel
- Agone
- 15 Novembre 2019
- 9782748904321
« En 1841, dans son discours de réception à l'Académie française, Victor Hugo avait évoqué la «populace» pour désigner le peuple des quartiers pauvres de Paris. Vinçard ayant vigoureusement protesté dans un article de La Ruche populaire, Hugo fut très embarrassé. Il prit conscience à ce moment-là qu'il avait des lecteurs dans les milieux populaires et que ceux-ci se sentaient humiliés par son vocabulaire dévalorisant. Progressivement le mot «misérable», qu'il utilisait au début de ses romans pour décrire les criminels, changea de sens et désigna le petit peuple des malheureux. Le même glissement de sens se retrouve dans Les Mystères de Paris d'Eugène Sue. Grâce au courrier volumineux que lui adressèrent ses lecteurs des classes populaires, Eugène Sue découvrit les réalités du monde social qu'il évoquait dans son roman. L'ancien légitimiste se transforma ainsi en porte-parole des milieux populaires. Le petit peuple de Paris cessa alors d'être décrit comme une race pour devenir une classe sociale. » La France, c'est ici l'ensemble des territoires (colonies comprises) qui ont été placés, à un moment ou un autre, sous la coupe de l'État français. Dans cette somme, l'auteur a voulu éclairer la place et le rôle du peuple dans tous les grands événements et les grandes luttes qui ont scandé son histoire depuis la fin du Moyen Âge : les guerres, l'affirmation de l'État, les révoltes et les révolutions, les mutations économiques et les crises, l'esclavage et la colonisation, les migrations, les questions sociale et nationale.
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En 1768, des marins de Sunderland lancent l'un des tout premiers grands arrêts de travail en repliant les voiles de leurs navires (« striking the sails »). À l'époque, l'action est considérée comme une « mutinerie ». Le mot « strike » est alors adopté pour désigner un arrêt de travail ou une grève. Depuis lors, la lutte sociale a connu des hauts et des bas, mais elle vit toujours, ouverte et offensive, ou latente, à l'affût de moments critiques pour faire basculer l'histoire. Entre l'inflation galopante et des salaires revus à la baisse, la situation climatique critique, de mauvaises récoltes, les prix des denrées alimentaires qui s'envolent, nous sommes à un moment de bascule. Ce livre nous mène dans les coulisses du pouvoir, de la spéculation alimentaire en passant par les super-profits pétroliers, avec comme bousolle la volonté du peuple de s'émanciper. En donnant la parole à ceux qui luttent, Peter Mertens offre un nouveau point de vue sur les équilibres mondiaux, en plein basculement. Avec en ligne de mire l'espoir que les mutins du Nord tendent la main à ceux du Sud, et vice-versa, pour un réel virage démocratique, social et écologique.
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Ce livre remet en question certaines de nos croyances contemporaines les plus fondamentales, en particulier celle fondée sur le progrès, et rappelle, d'une part, que l'espèce humaine est soumise à la même loi de précarité et de caducité que les autres espèces et, d'autre part, que rien ne garantit que la forme industrielle de production soit biologiquement adaptée à l'être humain. Ces deux idées pourraient donner l'impression de relever du simple bon sens, mais elles n'en ont pas moins suscité des réactions négatives de la part de tous ceux qui partagent une conviction commune que l'on peut appeler « la croyance dans la croissance économique illimitée ». Quand il s'interroge sur le type de lecteurs qui seraient susceptibles d'apprécier les idées qu'il a développées, l'auteur suggère prudemment les « intellectuels de gauche ». Mais doit-on encore appeler ainsi des gens qui, s'ils sont plus sensibles que d'autres aux coûts sociaux et humains du progrès, n'en continuent pas moins, le plus souvent, à croire à la possibilité du progrès par la croissance économique illimitée, se contentant pour l'essentiel d'exiger que les fruits de la croissance soient répartis un peu plus équitablement ?
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Quand les travailleurs sabotaient : France, Etats-Unis (1897-1918)
Dominique Pinsolle
- Agone
- 13 Septembre 2024
- 9782748905632
L'urgence climatique et sociale a remis au goût du jour l'activisme radical, dont le recours au sabotage. Loin de se réduire à une dégradation matérielle, cette pratique a soulevé d'immenses espoirs dans les rangs syndicalistes révolutionnaires de la « Belle Époque », au point d'être théorisée et mise en oeuvre de manière collective. De la Confédération général du travail (CGT) en France aux Industrial Workers of the World (IWW) aux États-Unis, le sabotage apparaissait alors comme une tactique légitime, imparable, et contre laquelle patrons et gouvernants ne pouvaient rien. Cette expérience syndicale éclaire la portée et les limites d'un moyen d'action marginalisé, objet de nombreux fantasmes.
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L'affaire Wikileaks : médias indépendants, censure et crimes d'Etat
Stefania Maurizi
- Agone
- Contre-feux
- 19 Janvier 2024
- 9782748905434
Dès 2008, deux ans après le lancement de la plateforme WikiLeaks, Stefania Maurizi commence à s'intéresser au travail de l'équipe qui entoure Julian Assange. Elle a passé plus d'une décennie à enquêter sur les crimes d'État, la répression journalistique, les bavures militaires et la destruction méthodique d'une organisation qui se bat pour la transparence et la liberté de l'information. Une liberté mise à mal après la diffusion des «Wars logs», ces journaux de guerre que devaient rédiger les soldats américains engagés dans les guerres en Afghanistan et en Irak. Transmis à Wikileaks par une analyste du renseignement, Chelsea Manning, les War logs ont fait connaître au monde entier les actes de torture sur des prisonniers et les nombreuses bavures de l'armée de la coalition, qui ont entraîné la mort de civils afghans et irakiens. Suite à ces révélations, le Pentagone et la NSA ont tout fait pour discréditer un travail journalistique exigeant et détruire une organisation qui se bat contre les dérives des pouvoirs d'État.
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L'actualité des Chiens de garde, nous aurions préféré ne pas en éprouver la robuste fraîcheur.
Nous aurions aimé qu'un même côté de la barricade cessât de réunir penseurs de métier et bâtisseurs de ruines. Nous aurions voulu que la dissidence fût devenue à ce point contagieuse que l'invocation de Nizan au sursaut et à la résistance en parût presque inutile. Car nous continuons à vouloir un autre monde. L'entreprise nous dépasse ? Notre insuffisance épuise notre persévérance ?
Souvenons-nous alors de ce passage par lequel Sartre a résumé l'appel aux armes de son vieux camarade : "Il peut dire aux uns : vous mourez de modestie, osez désirer, soyez insatiables, ne rougissez pas de vouloir la lune : il nous la faut.
Et aux autres : dirigez votre rage sur ceux qui l'ont provoquée, n'essayez pas d'échapper à votre mal, cherchez ses causes et cassez-les." Serge Hamili Extrait de la préface.
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C'est avec ce court essai que Chomsky fait irruption, en 1967, sur la scène politique américaine comme principal critique de l'impérialisme américain. Fondateur dans la pensée de l'auteur et cardinal pour toute analyse du statut d'intellectuel, cet essai reste d'une dérangeante actualité : celles et ceux qui se mettent au service du pouvoir (États et multinationales) choquent d'autant plus qu'ils jouissent de plusieurs privilèges notoires, ceux d'avoir eu « le loisir, les infrastructures et la formation nécessaires pour rechercher la vérité qui se cache derrière le voile de distorsion et d'altération, d'idéologie et d'intérêt de classe à travers lequel les événements de l'histoire en cours sont présentés ». Parce que ces privilèges donnent aux intellectuels des possibilités inaccessibles au commun, celles-ci leur imposent des responsabilités impérieuses et une mission : éclairer ses lecteurs, et d'abord ses contemporains. L'article fondateur (inédit en français) est complété dans notre édition par les commentaires et actualisations que l'auteur a donnés à l'occasion de son cinquantenaire.
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Si l'éducateur est celui qui sait, si les élèves sont ceux qui ignorent, il incombe au premier de donner, de remettre, d'apporter, de transmettre comme en dépôt son savoir aux seconds. Il n'est donc pas étonnant que, dans cette vision «bancaire» de l'éducation, les élèves soient vus comme des êtres d'adaptation, d'ajustement.
Et plus ils s'emploient à archiver les dépôts qui leur sont versés, moins ils développent en eux la conscience critique qui leur permettrait de s'insérer dans le monde, en transformateurs de celui-ci. En sujets. Dans la mesure où cette vision bancaire de l'éducation annule ou minimise le pouvoir créateur des élèves, qu'elle stimule leur naïveté et non leur esprit critique, elle satisfait les intérêts des oppresseurs : pour eux, il n'est pas fondamental de mettre à nu le monde, ni de le transformer. À l'image d'autres grands pédagogues, en premier lieu Célestin Freinet, Freire rappelle que projet éducatif et projet social sont indissociables. -
Pour ne pas en finir avec la nature : questions d un philosophe à l'anthropologue Philippe Descola
Patrick Dupouey
- Agone
- 2 Février 2024
- 9782748905595
Il est urgent de réinvestir l'idée de nature et de penser de manière critique les liens qu'elle entretient avec la culture.
C'est pourquoi je me suis intéressé aux prolongements philosophiques du travail de Descola. Dans un premier temps pour réintégrer l'idée de nature et l'opposition nature/culture au répertoire des notions indispensables pour penser la réalité. Ensuite pour dégager les apories d'un antiréalisme qui me paraît intenable et finalement incohérent avec le principe même du projet anthropologique. Enfin pour faire apparaître les inconséquences d'un relativisme dont l'auteur de Pardelà nature et culture, en dépit des dénis réitérés qu'il oppose à ce soupçon, sème partout des indices. -
Ce livre analyse l'abandon par les « nouveaux démocrates » des classes populaires et des syndicats au profit des classes aisées et cultivées. Ce choix pour l'« économie de la connaissance » a condamnées les travailleurs manuels et les catégories peu diplômées à la relégation sociale et à une forme de plus en plus agressive de mépris culturel. Dépréciées par le parti qui leur servait autrefois de véhicule politique, les classes populaires sont devenues plus attentives aux thématiques identitaires de démagogues réactionnaires. L'histoire mondiale récente - des mandats de Trump et de Bolsonaro aux élections de Biden et de Macron - n'a fait que confirmer les analyses de l'auteur. Aux États-Unis comme en France, la méritocracie s'est installée sans complexes, mettant à mal les services publics, faisant du marché du travail un marché contractuel profondément défavorables aux petits salariés, démantelant le syndicalisme. En cajolant les hauts salaires, la « gauche » a pavé la voie (royale) à l'extrême droite.
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Hussardes noires : des enseignantes à l'avant-garde des luttes. De l'affaire Dreyfus à la grande guerre
Mélanie Fabre
- Agone
- L'ordre Des Choses
- 16 Février 2024
- 9782748905496
Dans les dernières décennies du XIXe siècle, quelques femmes saisissent les nouvelles opportunités qui s'offrent à elles dans l'institution scolaire.
Enseignantes, directrices d'école, inspectrices, ces rares élues n'entendent pas toutes se contenter du rôle subalterne dans lequel on voudrait les cantonner.
Liberté, Égalité, Fraternité : elles prennent la République au mot.
Dans les salles de classe, les universités populaires, les revues ou sur les estrades des réunions publiques, elles font entendre leur voix. Indociles et combatives, elles défendent leur idéal d'une école émancipatrice, imaginent de nouveaux rapports entre les sexes et entre les nations. Ainsi inventent-elles, malgré les réticences et les résistances, une nouvelle figure : l'intellectuelle. -
Du taudis au airbnb : Petite histoire des luttes urbaines à Marseille
Victor Collet
- Agone
- Contre-feux
- 5 Avril 2024
- 9782748905557
Novembre 2018, Marseille, rue d'Aubagne. Deux immeubles s'effrondrent sur leurs habitants : huit morts, une ville traumatisée, une mairie qui fuit toute responsabiltié. Triple effondrements : physique, moral, politique. Pourtant, la catastrophe était prévisible, presque annoncée, tant la gestion urbanistique de la deuxième ville de France dysfonctionne depuis trop longtemps. Connue pour ses marchands de sommeil, qui exploitent sans vergogne le besoin de logement des plus précaires en louant à des prix exhorbitants des bâtiments indignes, Marseille est désormais en proie à une frénésie de la rénovation. Détruire puis reconstruire pour rendre la métropole enfin attractive et rentable : l'occasion est trop belle de déplacer les populations pauvres et issues de l'immigration du centre-ville, au gré des mises en péril, plus ou moins légitimes. Gentrification, touristification, soutenue par l'explosion d'Airbnb et l'absence de réglementation de la plateforme. Mais tout cela ne se fait pas sans une certaine résistance populaire. Les luttes pour l'accès à un logement dignent préexistent à l'effondrement mais changent de dynamique avec le tourisme et l'installation massive de néo-marseillais, qui participent à l'explosion immobilière.
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Black lives matter : le renouveau de la revolte noire americaine
Taylor Keeanga-Yamahtta
- Agone
- Elements
- 21 Octobre 2022
- 9782748905014
Une plongée dans l'histoire du racisme aux États-Unis, écrite par une universitaire et militante membre du mouvement BLM. L'autrice revient sur l'« économie politique du racisme » depuis la fin de l'esclavage, le reflux des mouvements sociaux des années 1960 et l'essor d'une élite noire prompte à relayer les préjugés racistes et anti-pauvres. Elle défend le potentiel universaliste de BLM : afro-américain et tourné contre les violences policières, il peut parfaitement rallier d'autres groupes et s'étendre à une lutte générale pour la redistribution des richesses.
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Désoccidentalisation, repenser l'ordre du monde
Didier Billon, Christophe Ventura
- Agone
- Contre-feux
- 20 Octobre 2023
- 9782748905373
L'année 2022 aura ouvert une nouvelle situation internationale, caractérisée par la dimension géopolitique, sanitaire et écologique d'une crise systémique du système-monde, où la guerre d'Ukraine constitue une nouvelle étape.
Les auteurs fondent leur diagnostic sur un rappel des grands conflits et affrontements du siècle dernier, pour comprendre comment on en est arrivés à la situation actuelle : entre nouvelle guerre froide et nouveaux enjeux impérialistes, affirmation des États dits du Sud, restauration de la puissance russe et positionnement central de la Chine face à la fragilisation du modèle démocratique. Leur méthode : analyser l'organisation des relations entre les pouvoirs économiques, financiers, politiques, militaires et technologiques, leurs évolutions au sein de chaque État et société, et entre eux dans le système international.
Le monde serait entré dans une phase de désoccidentalisation, c'est-à-dire d'érosion irréversible des valeurs, de la puissance et de l'influence des pays occidentaux. Certes, mais cela ne suffit pas pour saisir les contradictions à l'oeuvre : partout agit une société vivante dont les évolutions sont forgées par des rapports de classe et des luttes internes, en régime démocratique ou autoritaire, au sein des sociétés occidentales comme dans celles du Sud.
L'analyse de ces processus permet de faire émerger des solutions pour une transformation progressiste et coopérative du monde, pour sortir des crises qui caractérisent notre époque.
Dans quelle mesure les peuples pèseront-ils dans ces évolutions en cours ? Une partie de la réponse se trouvera dans leur capacité d'action et de mobilisation à venir.
Puissent les réflexions contenues dans cet ouvrage contribuer à nourrir la réflexion et les débats de toutes celles et ceux qui ne se résignent pas à l'inéluctable et au chaos, conscients que l'histoire humaine reste largement, pour le meilleur ou pour le pire, une auto- construction collective. -
Organiser le pouvoir ouvrier : le laboratoire opéraiste de la Vénétie (1960-1973)
Marie Thirion
- Agone
- Memoires Sociales
- 19 Avril 2024
- 9782748905571
Aux « années de plomb » italiennes est associée la violence de groupes radicalisant la contestation issue de Mai 68. Parmi eux figure l'opéraïsme, courant marxiste née en Italie au début de la décennie. Loin du cliché d'une extrême gauche enfermée dans ses spéculations théoriques et condamnée à sombrer dans une fuite en avant mortifère, l'histoire que retrace Marie Thirion restitue toute l'ampleur d'un mouvement ancré dans la classe ouvrière. Cette tentative de mener une lutte autonome, détachée des bureaucraties syndicales et politiques, fait écho à tout questionnement sur l'articulation entre production intellectuelle et mobilisation des travailleurs
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L'âge des extrêmes ; histoire du court XXe siècle
Eric Hobsbawm
- Agone
- Elements
- 6 Mars 2020
- 9782748904079
Eric Hobsbawm corrige les amnésies nées de la chute du mur de Berlin. Refusant la vision désespérée d'un XXe siècle réduit à une succession de guerres et de massacres, l'historien rappelle les grandes avancées de l'humanité : non seulement la chute des empires coloniaux, mais aussi les conquêtes sociales issues des luttes ouvrières, ainsi que l'élargissement des droits politiques - dont l'avancée sans précédent de l'émancipation des femmes -, et bien sûr les révolutions dans les domaines des sciences, des techniques et des arts. Synthèse sans équivalent, ce livre s'oppose au pessimisme de la fin de l'histoire et maintient ouvertes les perspectives de changement des rapports sociaux.
Cette réédition s'ouvre sur une préface de Serge Halimi : la question révolutionnaire a-t-elle ou n'a-t-elle pas disparu de l'histoire ? Elle inclut également un dossier de presse sur la difficile réception de l'ouvrage en France - notamment du fait des réticences des éditions Gallimard - et une postface synthétique de Nicolas Chevassus-au-Louis sur ce même aspect.
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Les enjeux du XXIe siècle : réflexions sur l'empire et la démocratie
Eric Hobsbawm
- Agone
- Elements
- 3 Mars 2023
- 9782748905137
Que nous apprend le regard d'un grand historien quand il se pose sur l'avenir et non sur le passé ? Dans un va-et-vient entre le xixe et le xxie siècles, Éric Hobsbawm se prend au jeu de l'anticipation, dressant les grandes lignes qui caractérisent notre époque. À travers un entretien suivi d'un essai sur les enjeux du xxie siècle, textes rassemblés ici pour la première fois, ce recueil se penche sur l'héritage d'un siècle à l'autre. Ces legs se nomment terrorisme, démocratie, guerre et paix, impérialisme, environnement, conséquences de la chute de l'URSS, futur des États-nations. Autant d'inquiétudes d'alors qui sont toujours d'actualité et sur lesquelles l'auteur conjoncture. Que ses spéculations aient été plus ou moins visionnaires, elles nous éclairent sur l'état du monde. Sans évidemment jamais tomber dans la politique-fiction, l'historien analyse méthodiquement les tensions qui se dessinent et nous donne l'occasion de faire un bilan, alors que nous entrons bientôt dans le quart de notre siècle.
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Cet essai est le procès d'une absence, celle de la gauche, reléguée au second plan dans la presse depuis 2017. L'autrice analyse la façon dont le débat public a été verrouillé par les médias dominants, qui ont reboublé d'efforts pour bipolariser les champs politique et journalistique autour des figures d'Emmauel Macron, de Marine Le Pen et de leurs thématiques sécuritaires et économiques. Basé sur une documentation précise, ce livre retrace l'effondrement intellectuel du « journalisme politique », qui a perdu tant en substance qu'en consistance, laissant le storytelling remplacer l'information. L'autrice aborde notamment le traitement des différents projets de réformes par les chefs-lieux éditoriaux, souvent transformés en SAV du gouvernement... S'appuyant sur l'émergence de la comm' comme cadre politique et journalistique, Pauline Perrenot dévoile le monopole absolu de la pensée libérale dans les médias et l'imbrication de la profession avec le monde patronal. Un président créé de toutes pièces par les médias, la croisière journalistique de l'extrême droite, une kabbale réactionnaire qui ponctue les séquences des chaînes d'information... drôle d'état que celui de la presse dans l'Hexagone. Pauline Perrenot s'appuie sur le traitement des thèmes qui ont « fait » l'actualité : maintien de l'ordre, sondages, loi sécurité globale, gilets jaunes, violences policières, émergence de Zemmour. Pour que la disparition de la gauche ne passe plus inaperçu.
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La machine est ton seigneur et ton maître
Jenny Chan, Lizhi Xu, Yang
- Agone
- Elements
- 6 Mai 2022
- 9782748904901
Foxconn est le plus grand fabricant du monde dans le domaine de l'électronique. Ses villes-usines font travailler plus d'un million de Chinois, produisent iPhone, Kindle et autres PlayStation. Elles ont été le théâtre de suicides d'ouvriers qui ont rendu publiques des conditions d'exploitation fondées sur une organisation militarisée de la production, une taylorisation extrême, l'absence totale de protection sociale et une surveillance despotique jusque dans les dortoirs. Ce livre propose une analyse du système Foxconn à partir du portrait que fait la sociologue Jenny Chan d'une ouvrière qui a survécu à sa tentative de suicide en 2010. Complété par le témoignage de Yang, un étudiant et ouvrier de fabrication à Chongqing, il retrace également le parcours de Xu Lizhi, jeune travailleur migrant chinois à Shenzen, qui s'est suicidé en 2014 après avoir laissé des poèmes sur le travail à la chaîne, dans L'atelier, là où ma jeunesse est restée en plan.
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À la fin des années 1960, la concurrence internationale et la peur du déclassement transforment un populisme de gauche (rooseveltien, conquérant, égalitaire) en un « populisme » de droite faisant son miel de la crainte de millions d'ouvriers et d'employés d'être rattrapés par plus déshérités qu'eux. C'est alors que la question de l'insécurité resurgit. Elle va embourgeoiser l'identité de la gauche, perçue comme laxiste, efféminée, intellectuelle, et prolétariser celle de la droite, jugée plus déterminée, plus masculine, moins « naïve ».
Cette métamorphose s'accomplit à mesure que l'inflation resurgit, que les usines ferment et que l'« élite », jadis associée aux grandes familles de l'industrie et de la banque, devient identifiée à une « nouvelle gauche » friande d'innovations sociales, sexuelles et raciales.
Les médias conservateurs n'ont plus qu'à se déchaîner contre une oligarchie radical-chic protégée d'une insécurité qu'elle conteste avec l'insouciance de ceux que cette violence épargne. Au reste, n'est-elle pas entretenue dans ses aveuglements par une ménagerie de juges laxistes, d'intellectuels jargonnants et autres boucs émissaires rêvés du ressentiment populaire ?
« Progressistes en limousine » là-bas ; « gauche caviar » chez nous.
Extrait de la préface de Serge Halimi
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Interventions 1961-2001 ; science sociale et action politique
Pierre Bourdieu
- Agone
- Memoires Sociales
- 14 Janvier 2022
- 9782748904802
Seule une critique radicale des formes actuelles de circulation de l'information peut permettre de sortir du désenchantement de la politique. Paradoxalement, les appareils de parti conçus comme des instruments de libération, individuelle et surtout collective, ont très souvent fonctionné comme des instruments de domination, à travers notamment la violence symbolique qui s'exerçait en leur sein. C'est pourquoi la priorité doit être d'élever la conscience critique des mécanismes de violence symbolique qui agissent dans la politique ; et, pour cela, de divulguer largement les armes symboliques pour se défendre contre la violence symbolique - et de se libérer, si besoin, des « libérateurs ».
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Ce livre est devenu un classique contemporain de l'éthique dont la richesse continue de structurer une bonne partie
des débats philosophiques. Grâce à une argumentation tout autant inventive que minutieuse, Derek Parfit met en
question nombre de nos idées sur la rationalité, l'éthique ou bien encore la nature des personnes et de nos obligations
envers les générations futures.
« Jusqu'au siècle actuel, l'essentiel de l'humanité vivait dans de petites communautés. Ce que chacun faisait pouvait
n'affecter qu'un petit nombre de personnes. Mais les conditions ont changé. Nous pouvons produire des effets réels,
bien que faibles pour chacun, sur des milliers ou des millions de personnes. Nous pourrions penser que c'est permis
parce que les effets sur chaque personne une à une seront infimes ou imperceptibles. Si nous le pensons, ce que nous
ferons sera souvent bien pire pour tous pris globalement. La vérité est-elle déprimante ? Je la trouve libératrice et
consolatrice. Quand je croyais que mon existence était celle d'un ego, je me sentais prisonnier de moi-même. Ma vie
ressemblait à un tunnel de verre à travers lequel je me déplaçais de plus en plus vite chaque année et au bout duquel
se trouvaient les ténèbres. Quand j'ai changé de conception, les parois du tunnel ont disparu. Je vis maintenant au
grand air. Il existe encore une différence entre ma vie et celle des autres personnes, mais elle est moindre. Je me soucie
moins du reste de ma propre vie et plus de la vie des autres. » -
Quand l'art chasse le populaire : socio-histoire du théâtre public en France depuis 1945
Marjorie Glas
- Agone
- L'ordre Des Choses
- 5 Mai 2023
- 9782748904666
Le 25 mai 1968, les directeurs de maisons de la culture et de théâtres populaires qui signent la « déclaration de Villeurbanne » déplorent l'éloignement du théâtre et des classes populaires et plaident pour le renforcement des liens entre création et action culturelle. À cette époque, pourtant, le processus de rupture entre le théâtre public et le public lui-même, en particulier populaire, est déjà commencé - et ne cessera de s'accentuer.
Marjorie Glas met à jour les logiques de cette réorientation.
Elle montre comment l'hégémonie de l'avant-garde au nom de l'innovation esthétique a joué contre l'animation culturelle et la pédagogie artistique. Le poids de la professionnalisation, l'affirmation de nouvelles figures dominantes (metteur en scène et programmateur), s'inscrivent dans les logiques structurelles de l'institution, qui se révèlent plus fortes que les individualités.