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providence patassé
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Cet ouvrage aborde le coup d'État du 15 mars 2003, qui eut lieu en République centrafricaine alors que le père de l'auteure était à Niamey pour le sommet des chefs d'États. Ce putsch a renversé sa famille. Ce jour-là, elle se trouvait seule à la maison avec son petit frère. Tous les militaires avaient déserté, ou rejoint le camp adverse.Providence Patassé, alors âgée de 11 ans, raconte donc comment ils se sont échappés et ont survécu sur le territoire centrafricain jusqu'à ce qu'ils rejoignent leurs parents au Cameroun. À la manière d'un journal intime, elle relate les événements un an après leur arrivée en exil sur le sol togolais.En 2011, son père décède. Tous ses effets ont été réquisitionnés par ses enfants issus d'un premier mariage (documents, ordinateurs, vêtements). Providence Patassé perd alors tout ce qu'elle a rédigé durant cinq ans. C'est donc avec beaucoup de volonté qu'elle reprend l'écriture, et redonne vie à ces faits marquants et traumatisants.Providence Patassé est née en 1993 à Paris, d'un père centrafricain et d'une mère togolaise. Elle passe son enfance en République centrafricaine jusqu'à ses 10 ans, avant d'être exilée politique au Togo. Elle effectue ensuite ses études en France.
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Nous étions en mars 2003. Depuis plusieurs années, de nombreuses tentatives de coup d'État perturbaient la République centrafricaine. Cette année-là, tout comme l'année précédente, avec l'aide de la France et la complicité de pays africains comme le Cameroun, le Tchad ou encore le Gabon, le Chef d'État-Major centrafricain, le général François Bozizé, ambitionnait de renverser le régime qu'il servait. Il avait été nommé quelques années plus tôt par papa à la tête des armées.
Papa, c'est Ange-Félix PATASSÉ. Il accéda démocratiquement à la présidence de la République centrafricaine en 1993. Au début des années 2000, il effectuait son deuxième et dernier mandat, conscient que certains membres de son gouvernement pouvaient à tout moment céder aux offres alléchantes d'un nouvel avenir, sans lui, proposées par la France.
La personnalité nationaliste et ferme de papa lui a valu de ne pas répondre aux critères de certains pays Occidentaux, omniprésents dans notre politique intérieure et soucieux de garder le contrôle. Un coup d'État se préparait silencieusement en coulisses. Les militaires étaient soudoyés ; ils désertaient progressivement en détournant les munitions pour un projet aux sombres desseins.
Je m'appelle Providence PATASSÉ. J'avais dix ans lorsque papa s'est fait renverser.
Je vous livre ici l'un des épisodes les plus marquants de ma famille, à travers mes yeux d'enfant.