Antoine Mouton
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Dans un monologue intérieur, un enfant s'adresse à sa mère que l'on devine puis découvre malade. En route vers le nord, sans toujours bien comprendre pourquoi, sur la banquette arrière d'une voiture conduite par un père distant et énigmatique, l'enfant vit un temps en marge, sans école, sans camarades, avec la route et les paysages pour seul décor, tenant compagnie à sa mère.
Quand le drame survient, l'enfant se sent seul face à sa douleur. Emporté par la nécessité, dans une langue intense, sans ponctuation ni majuscules, l'enfant questionne sa mère et son absence.
Porté par un style à la fois sobre et poétique, à l'émotion palpable, Au nord tes parents se lit comme en apnée, tandis que nous accompagnons cet enfant dans son voyage. -
Il faut les fuir ces Chevals morts, ceux-là qui nous poussent à commettre des erreurs, de celles qui nous séparent, nous détournent, nous font prendre des chemins divergents. Mais comment faire en sorte de rester deux, de continuer à s'?aimer alors que les Chevals tentent de nous convaincre qu'?ailleurs peut-être... seul·epeut-être... ce serait mieux ?
Un texte comme un chant, au rythme haletant et mélodieux ; un hymne à l'?amour, au couple ; une course contre la tristesse et la solitude.
Nous serons si libres que nous attacher ne nous fera pas peur
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Elle a vécu une vie extrêmement libre, dans le Paris que lui, deux fois moins âgé qu'elle, n'a connu que par la littérature et le cinéma. Il décide d'écrire ce qui se passe, et s'est passé, à partir du moment où il comprend qu'elle va mourir. HKZ est le portrait d'une femme multiple, qui a été comédienne, qui a écrit, qui a aimé, milité, dessiné, qui s'est intéressée à tout ce qui l'attirait, sans frein, sans souci de cohérence. Au moment de sa mort, la cohérence est là malgré tout. Comment organiser son retour, que faire pour qu'elle continue de hanter le présent ? Un livre ?
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Le récit d'une désaliénation progressive.
Chômage monstre questionne la difficulté de quitter un travail, de s'arracher à ce qui nous retient, puis de celle, ensuite, d'habiter un corps qu'on a longtemps prêté à un emploi. Pendant que les corps travaillent, les esprits et les idées chôment. Que retrouve-t-on dans un corps et une langue qu'on a trop longtemps désertés ?
Redevenir vivant c'est-à-dire chaotique et précis comme une aiguille dans le néant.
D'une forme d'aliénation à la tentative de se réapproprier son existence, l'auteur pointe la place normative que prend le travail dans nos vies en cinq séquences qui ressemblent tour à tour à des fables ou à des essais où se conjuguent sens et sonorités, idées et rythme.
La forme poétique se prête alors de façon naturelle aux interrogations que soulèvent Chômage monstre.
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Dans Cho^mage monstre, son précédent texte paru à La Contre Allée en 2017, Antoine Mouton s' interrogeait sur la façon dont on pouvait « habiter » un corps que l' on a longtemps pre^te´ a` un emploi, un corps et une langue que l' on a trop longtemps de´serte´s.
Poser proble`me s' inscrit dans la continuite´ de cette réflexion. On y retrouve ce questionnement à propos de la difficulté d' ê tre et d' exister en-dehors des injonctions multiples et normatives du quotidien.
Une journée faite de toutes les questions Il fallait une forme et une langue inventives pour nous convier au doute, au questionnement qui aident à réinterroger notre quotidien.
Le recueil se présente comme une journée et une nuit aux côtés du poète. À suivre le folio, qui donne aussi l' unité à l' ensemble, on remarque que le temps passe.
L' écriture procède par associations d' idées, par glissement sémantique et cherche un retour au sens propre des expressions langagières parfois figées, ou bien encore à redonner aux mots quotidiens une densité que l' usage leur fait perdre.
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Toto perpendiculaire au monde
Antoine Mouton
- Christian Bourgois
- Litterature Francaise
- 3 Mars 2022
- 9782267045680
Au 133, on vit en couple. Jean-Max est célibataire, mais c'est exceptionnel. Il y a Toto et sa femme, dont il tente de connaître le prénom ; le sociocouple, qui décrypte ses voisins ; le couple de sculpteurs, dont le mari s'est enfermé dans sa sculpture ; ou encore le couple policier qui investigue dès lors que quelque chose de louche advient... Car au 133, il paraît qu'une hache est dissimulée quelque part, ainsi qu'une sortie. Encore faut-il les trouver. Certains seraient prêts à tout pour cela. Même à découper leurs voisins. En attendant, quand les ballons surgissent dans le couloir, c'est la cohue, on se jette dessus.
Antoine Mouton anime ce théâtre de l'absurde avec un humour ravageur, sans renoncer à dire la grandeur presque candide des êtres qui se débattent malgré tout ce qui les enferme. Les lois, les règles, les déterminismes et les ballons de baudruche volent en éclats.
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Et si le roman changeait tandis qu'on ne le lit pas ? Voilà qui n'arrange pas les affaires du metteur en scène polonais qui doit l'adapter pour les planches. Les répétitions parisiennes sont catastrophiques. Tout le monde le sait : sa femme, le directeur du théâtre, l'assistante norvégienne, le scénographe hongrois... Ce ne sont pas les oeufs durs dont ses poches débordent qui empêcheront le fiasco.
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Trentenaire à la dérive, Berthe n'a prise sur rien : elle pointe chez Pôle Emploi, ne parvient pas à joindre les deux bouts ; elle ne vit plus avec son enfant. Elle s'accroche, voudrait simplement être heureuse. Pourtant elle va s'enfoncer dans la nuit... Âpre et tendu, ce deuxième roman d'Antoine Mouton, aux allures de constat social, dresse le portrait d'une jeune femme que l'époque et la vie n'épargnent pas.
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Un couple de psychanalystes se rend compte qu'un même patient les fréquente tous deux. Comme il vient de disparaître, ils mènent l'enquête et découvrent un manuscrit intitulé Imitation de la vie.
Le manuscrit retrace l'histoire d'Émir Sulter. Il vit à Setrou, une ville de banlieue parisienne où il gère, avec Ingrid Égala et quelques cinéphiles passionnés, un cinéma dédié aux films expérimentaux, le Mekas Palace, nommé ainsi en hommage à Jonas Mekas, l'un des plus célèbres représentants du cinéma underground.
Ingrid et Émir sont des amoureux de la radicalité. Ce qu'ils préfèrent par-dessus tout, c'est montrer des films que personne n'a jamais vus. Ils font tout pour que leur cinéma vive, parce que ce lieu est devenu toute leur vie.
Si Ingrid a vraiment changé, renonçant aux films qu'elle voulait réaliser pour s'occuper exclusivement du cinéma, Émir est davantage tiraillé entre ses restes d'enfance et son aspiration à devenir adulte, tel un gamin qui aurait mis un costume d'homme d'affaires.
Deux autres femmes gravitent autour de lui : sa femme et sa mère, avec lesquelles il vit. Il s'est marié il y a quelques années par inadvertance avec Mélissa, qui insistait. Quant à sa mère, elle « fait des cuirs », employant un mot pour un autre, jetant de la confusion tout autour d'elle dès qu'elle ouvre la bouche.
Volontiers comique, Imitation de la vie se veut le roman de la désillusion de devenir adulte, quand on s'aperçoit que l'adulte est celui qui feint encore mieux que les autres.
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Antoine Mouton a écrit ce livre durant la résidence qu'il a effectuée d'avril à juillet 2010 au Centre poétique de Rochefort-sur-Loire. L'ouvrage est né d'un voyage en train qu'a effectué l'auteur, durant lequel il a pris en rafale, testant un nouvel appareil photo, pas moins de 2000 clichés (1998 précisément). Il n'avait en tête durant ce trajet qu'une seule pensée concrète : « Où vont ceux qui s'en vont ? » Cette question est devenue une obsession, autour de laquelle les textes se sont réunis.
Réflexion sur le temps, l'amour, la mort, ce livre a pris corps dans le dialogue mené avec tous ceux qui un jour furent présents pour l'auteur, puis ne le furent plus. Est ainsi suggérée l'idée que tous les départs en appellent d'autres, que chaque événement à sa suite en entraîne un autre. Les photographies de l'auteur impulsent un mouvement permanent, tandis que sont convoqués des dessins de ses proches (Marie-Hélène Mouton, Patricia Yagüe).
Mélange de récits, de contes et de poèmes, le livre utilise fragments et collages, développant une logique méditative plus que narrative. Ce sont des histoires très différentes qui au final n'en racontent qu'une.
L'écriture d'Antoine Mouton procède ici par cercles concentriques : le lecteur se laisse mener peu à peu, jusqu'à atteindre le coeur d'une émotion pure.
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Les Chevals morts est une course. Une course verbale contre les erreurs, physique contre tout ce qui détourne et sépare de l'amour. C'est aussi un hymne à la folie d'être deux et une partition contre toutes les négligences.
L' écriture d'Antoine Mouton, aussi haletante que sonnante, nous donne à entendre un récit qui trébuche et traque les dissonances du langage et de l'existence.
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Un guide de l'identité protestante
Antoine Nouis, Jean-luc Mouton
- Des Ilots De Resistance
- 12 Janvier 2012
- 9782917088128
Orientées vers la notion d'identité, de façon à apporter des réponses aux questions d'appartenance.
L'ouvrage est en couleur, abondamment illustré, et aborde les facettes de cette identité ; cinq parties :
-les mots clés, comme Austérité, Bible ou Liberté de conscience -les principes et convictions, comme Divorce, Sacrements ou Laïcité -l'histoire et les institutions, comme L'Edit de Nantes, Dreyfus ou la Cimade -les lieux, comme l'Alsace, La Rochelle ou les Etats-Unis -les hommes, comme Calvin, Jean-Jacques Rousseau ou Abraham Lincoln..
Le protestantisme étonne. confession chrétienne multiforme, il regroupe des individus souvent très engagés dans leur église et leur société, tout en ayant souvent du mal à parler de leurs spécificités, tant ils ont privilégié leurs actions, sans se préoccuper souvent de leur héritage, ou de leurs racines.
Le questionnement identitaire actuel n'épargne pas cette communauté active mais relativement peu nombreuse ( 1200 000 en 2010) et dispersée, car une partie de sa place, ou de sa survie, dépend du regard que pose sur eux leurs contemporains, comme leurs enfants.